Touche pas aux n'Ainés (Suite 2)

Le plan avait été établit grâce aux informations dont disposait le groupe. Il semblait que cette embuscade était la meilleure qu'ils pouvaient mettre en place avec le temps et les données dont ils disposaient. Le temps était donc passé et le Hattori c'était mis en place, dans une pièce en face de la chambre de Sakurako. Camouflé dans l'obscurité et sous une pile de draps, il guettait tout mouvement dans la chambre d'en face qu'il pouvait apercevoir via la porte entrouverte. Le Kemuri frapperait rapidement, à peine matérialisé il serait prêt à commettre son assassinat. Mais la vieille dame était sous la protection rapprochée de deux Kumojin et il leur faisait confiance. Quant à lui, sa sarbacane était prête, chargée et placée entre ses lèvres. Lorsqu'il l'apercevrait, il pourrait faire feu en une fraction de seconde et projeter la fléchette empoisonnée sur l'ennemi.

Le calme régnait dans l'établissement, la nuit était bien installée et la plupart des résidents endormis. Takai entendit soudain les bruits de pas du Shinayaka. Il bouge, mais à quoi jouait-il celui là, voulait-il ruiner le plan ? Le jeune Hattori tendit l'oreille, s'apercevant que le chauve approchait. Puis l'instant d'après il l'aperçut dans le couloir et il pénétra dans la chambre d'en face. La montagne de muscle entra dans la pièce, puis sans rien dire, il effectua une technique afin de s'en prendre aux autres shinobis. Qu'est-ce que c'est que cette brute débile ? Il pense qu'il va s'en sortir en trahissant l'empire de la sorte ?

Takai n'hésita pas, soufflant sèchement dans sa sarbacane pour envoyer la fléchette empoisonnée en direction de la nuque du guerrier qu'il avait en ligne de mire. Il faisait une cible assez visible et avait attaqué avec peu de subtilité, espérons que le projectile fasse mouche. Juste après son tir, l'Hattori laissa sa sarbacane et bondit hors de la pile de draps en dégainant son katana d'une traite, l'air furieux.



Espérons que les deux autres Shinobis soient capable de se défendre car il était encore dans la chambre d'en face.

Après avoir picoler comme un trou et que la troupe était en place. Nori continuait tout bonnement à boire comme un trou et plus le temps passait, plus il buvait. Jusqu'au moment où il percevait l'ombre d'un mec chelou qui lui mettait un kick au torse le propulsant à l'autre bout de la salle, mais celui-ci se rattrapait en faisant un rouler-bouler se mettant debout et titubant.


Voyant que l'homme s'apprêtait une nouvelle attaque il se mettait en position pour se défendre ou pour attaquer, ça c'était une bonne question ? Ses mouvements devenaient imprévisible et sournois. Il s'avançait d'un pas titubant de droite à gauche et de gauche à droite. La seule réplique qu'il sortait de sa bouche empestant l'alcool était digne d'un bon film de Bruce Lee.


Quel homme, quel classe ! Il prenait la grosse tête imaginant un public masculin lui laçant des fleurs au sens propre comme figurer. Tel l'étalon noir aux yeux jaunes foudroyant son adversaire du regard, il faisait un signe à Kagemon.


Nori s'élançait dans des mouvements incertains et imprévisibles en émettant de la foudre sur tout son corps. Malgré son humour qui n'en était pas un, il était méga vénère envers l'homme qui lui assénait le coup de pied juste avant. Heureusement que l'effet de l'alcool lui donnait un air joyeux, car ce n'était absolument pas le cas ! Charger à bloc, il était prêt à en découdre, mais aussi à dégommer son adversaire.

Le manteau de la nuit étant tombé sur la résidence, Kagero, comme convenu, veillait sur l'ainée d'un œil expert. Grimée en infirmière, la Miwaku usait de tous ses talents de comédiennes pour donner vie à l'illusion. Et tandis qu'un profane jurerait de la véracité de sa nouvelle identité, la kunoichi dissimulait avec brio ses réelles intentions. Jumelant vigilance et discrétion, la kunoichi surveillait, d'un air innocent, tout signe déviant de la norme. Ainsi, quand l'Hattori se mit à boire, l'Eisenin ne laissa rien transparaître hormis l'étonnement. Pourtant, sa morale et son éthique jugeaient sévèrement cet acte : ce n'était pas digne d'un serviteur de l'Empire. Donc, en plus de son sale caractère et de son incompétence, Nori semblait être un ivrogne. Le clan aux pupilles d'or était tombé bien bas.

Soudain, des pas lourds se firent entendre. Sur ses gardes, la Geisha affûta ses sens et prépara son corps à un assaut imminent. Au vu de la capacité de l'ennemi à changer de forme, la rapidité d'action était la clé de la réussite de cette mission. Et puis, ce n'était pas comme si elle pouvait compter sur son camarade ivre... Et alors qu'elle allait se jeter sur le téméraire qui osait pénétrer la salle, la surprise la foudroya d'un coup sec. Comme paralysée par cette vision, de multiples pensées et questions se bousculèrent en elle. Kaemon était de retour, certes, toutefois sa démarche, ses yeux et son agressivité détonnait de l'habituel comportement du Shinayaka. Quelque chose lui était arrivé, c'était certain. Était-ce la faute de leur mystérieux adversaire ?

Malheureusement, elle n'eut pas le temps de l'interroger que déjà le chauve se mit à provoquer et à attaquer le trentenaire. Ce dernier, fort de son ivresse, résista à l'offensive et se prépara à rentrer dans la danse. L'affrontement s'annonçait tendu et inévitable. Par réflexe, la quarantenaire mobilisa sa raison et émit rapidement une hypothèse : Kaemon était sous contrôle ennemi. Néanmoins, était-ce un genjutsu ? Une capacité clanique ? Où se trouvait l'ennemi à présent ? Décidément, les inconnues semblaient se cumuler avec gravité et la seule contre-mesure possible était d'éloigner toute précipitation. Ainsi, par esprit tactique, la brune aux nattes adressa quelques murmures à la retraitée.



Après cela, elle intima à la mère de l'Empereur de se mettre à l'abri. Ne connaissant pas le panel des techniques de son ancien allié, Kagero ne pouvait pas se montrer naïve ou imprudente. C'est pourquoi, promptement, elle leva le lit et le dressa devant l'ancienne. Tel un égide divin, la kunoichi s'avança aussi de quelques pas pour protéger la vieille Hattori. Puis, elle analysa une nouvelle fois la scène. Le chauve n'étant plus maître de lui, une immobilisation ou une élimination s'imposait. L'homme saoul semblant imprévisible, il était donc quasi-impossible de se coordonner avec. Enfin, au vu du cri de Takai, ce dernier se jeta dans l'arène porté par ses émotions juvéniles. Face à ce tableau peu reluisant, l'Eisenin soupira avec lourdeur. Le travail d'équipe allait être compliqué.

Après mûre réflexion, la Geisha mit au point quelques stratégies qu'elle considérait comme viables. Ne pouvant les communiquer sans risque, elle allait devoir compter sur la réactivité et l'expérience de ses alliés.



Une fois les consignes transmises, la brune se tourna vers l'ancienne haute-dignitaire. Il fallait absolument optimiser toutes les capacités disponibles

Malgré un doute persistant, la vieille femme le savait mieux que quiconque, le savoir était une source inépuisable et cette jeune Miwaku venait peut-être de mettre à mal cette maladie inconnue durant cette terrible guerre... La maladie des tranchées ne serait donc qu'une folie provoquée par des Kemuri expérimentés !? Sakurako ne pouvait se prononcer sur le sujet. La vieille femme était dorénavant en capacité d'attaquer pleinement, mais elle manquerait bien rapidement de Chakra. Qui plus est, elle n'était pas du genre à faire des vieux os et tuer cet individu semblait être une méthode bien plus efficace à son goût.


Alors que Nori prit en considération l'ordre de la Miwaku, Sakurako se mit à composer des mudras pour ensuite cracher une énorme quantité d'eau gluante. L'objectif était simple, elle souhaitait handicaper l'ennemi ainsi que l'alcoolique en une seule et unique attaque. Bien évidemment, le Shinayaka pourrait s'en sortir en usant de ses bras pour se déplacer ou avec un niveau en Taijutsu suffisant...


Afin d'offrir une certaine liberté de mouvement à son interlocutrice, la vieille avait fait en sorte de particulièrement viser les pieds de l'homme au corps élastique...

Le combat était bel et bien engagé, Kaemon venait de propulser le plus vieux des deux Hattori au bout de la chambre grâce à un coup de pied élastique puissant au niveau du thorax. Ce dernier semblait réagir bizarre, plus qu'à son habitude. Il titubait et bougeait d'un côté et de l'autre, il semblait tout mou. Si mou, qu'il réussit à se replacer d'une drôle de façon du coup du Shinayaka, comme s'il l'avait absorbé. Alors qu'il observait Nori recouvrir son corps d'électricité, Kaemon sentit quelque chose venir pénétré au niveau de son omoplate, s'en suivis une sensation de brulûre.



Rapidement, sa main vint se placer à l'endroit qui le faisait souffrir et il retira une petite fléchette, il comprit rapidement qu'il s'agissait du plus jeune des deux Hattori, Takai, qui venait de passer à l'action. Se remémorant ses dires du passés, Kaemon comprit que cette fléchette était empoisonné. Il savait d'or et déjà qu'il n'avait plus beaucoup de temps devant lui s'il voulait parvenir à combler son besoin de vengeance envers les membres du village de Kumo ici présent. Il vit la grand-mère exécuter à son tour quelques signes puis cracher une sorte de liquide visqueux en direction de ses pieds. Ni une, ni deux, Kaemon exécuta lui aussi quelques signes incantatoires afin d'utiliser la même technique qu'il venait de se servir. Cette fois, il fit un petit sauter et envoyait ses pieds en direction du mur de la chambre, derrière lui. Au contact de celui-ci, Kaemon pu se propulser tel une fusée en direction de sa cible numéro une, encore et toujours, Hattori Nori. Sa haine envers cette homme était telle qu'il se fichait éperdument d'endurer les dégâts de son manteau électrique. Kaemon fonçait à vive allure, en l'air, en direction de l'autre bout de la petite chambre, vers le groupe de Sakurako, Kagero et Nori.

Son vol était clair, Nori était sa cible et l'homme ne semblait pas posséder la réactivité nécessaire en ce moment pour éviter le contact avec le Shinayaka. Une fois à porté du ninja, Kaemon agrippa le visage de Nori et les deux hommes passèrent à travers la fenêtre de la chambre, s'écrasant tout les deux en bas de l'immeuble, un étage plus bas. Le corps de Kaemon était recouvert de blessure, coupés à quelques endroits par les bris de ver, en plus d'être légèrement brûlé par l'électricité de la technique de Nori. Le Shinayaka se relevait lentement, Nori se trouvait un peu plus loin à côté de lui. Il se sentait bizarre, bien que la chute n'avait surement pas aidé, il se doutait bien qu'il s'agissait surement du poison de Takai qui commençait déjà à faire son effet. Il n'avait plus de temps à perdre, sa vision commençait à se troubler et son corps à s'endolorir d'avantage, il devait passer en mode sérieux afin d'en finir avec ces merdeux. Quelques signes incantatoires plus tard, un nouveau Kaemon était sur le champs de bataille, celui qui avait affronté l'ancien Mizukage et le petit fils du grand Kaguya Mishi, en même temps durant la guerre.



Il sentait son sang commencer à bouillir à travers ses jambes, ses muscles ne lui faisait presque plus mal, on dirait qu'une grande bouffée d'adrénaline venait d'arriver, il se sentait à un niveau presque imprenable. Son apparence avait changé légèrement, ses muscles semblaient encore plus gonflés qu'à l'habitude. Kaemon exécuta d'autre mudras puis vint s'abattre en direction de Nori, une tempête de coup de pied élastique qui arrivaient à vive allure. Bien que la mère du Raikage soit celle qu'ils devaient protéger à tout prix, le groupe n'allait surement pas laisser Nori se battre seul, au risque d'y laisser sa peau.

Le jeune Hattori plissa les yeux pour apercevoir ce qu'il se passait dans la faible luminosité. Sa fléchette avait fait mouche, mais pas à l'endroit qu'il visait. Le poison ne serait pas mortel, pas avant environ deux jours, du moins. Mais le Shinyaka se retrouverait rapidement désorienté et il aurait plus de mal à poursuivre le combat. D'ailleurs, plus il mettrait son organisme à contribution plus il favoriserait la propagation du poison à travers son système vasculaire. C'était sans doute le plus vicieux avec le poison, plus on essayait de se battre, plus il nous faisait du mal.

Rapidement, Takai entendit la Kagero qui braillait des instructions. L'ennemi avait donc pris le contrôle du chauve, selon la Miwaku. Comment avait-elle cette information ? Il l'ignorait mais étant plus proche du guerrier elle devait apercevoir des détails qui lui échappaient. De toute façon dans ce genre de situation il ne pouvait que faire confiance à ses coéquipiers, sinon ils étaient tous perdus. D'ailleurs elle lui demanda de s'assurer de la sécurité des autres résidents. Cela ne faisait pas partie de la mission initialement, mais protéger les civils était un impératif et faisait également partie de leur devoir en permanence. De toute façon, il ne leur serait plus d'aucune aide au corps à corps étant donné le niveau estimé de l'autre Hattori pour le combat rapproché, il avait déjà fait son œuvre pour tenter de lui donner toutes ses chances.



Le jeune shinobi donna une impulsion et commença à parcourir le bâtiment d'une foulée rapide, traversant les différents couloirs le katana à la main en cherchant des traces de l'ennemi. Alors qu'il commençait à rassembler les civils pour les mettre à l'abri le plus rapidement possible, il entendit une fenêtre se briser suivi de cris à l'extérieur de la bâtisse. Ce n'était pas bon signe, mais le Hattori poursuivit son œuvre et tâcha de mettre à l'abri tous les résidents dans une pièce commune qu'il jugea plus sécurisée pour eux.

Il allait surveiller encore un peu, pour s'assurer que l'assassin ne se montrerait pas. Il saurait rapidement si les autres auraient besoin de son aide ou pas, tendant l'oreille sur les combats qui avaient lieu dehors.

Le chauve complètement désorienter, mais beaucoup moins Nori s'élançait contre celui-ci d'une drôle de manière, le seul réflexe que celui-ci avait, était de saisir sa lance avec lui avant de se faire agripper le visage et de passer par la fenêtre.


Les deux hommes descendant un étage plus se retrouvaient blesser par les débris de verres, mais pas que ! Le shinayaka était gravement brûler et ne semblait pas dans une bonne posture jusqu'à ce que celui-ci utilisait un mudra pour ressembler à un bodybuilder ! Et merde... Quel bande de casse-couilles ! se répétait Nori toujours sous l'effet de l'alcool qui l'aidait tout de même de ne pas trop ressentir les quelques blessures précédentes. Tenant son arme du mieux qu'il pouvait, il recouvrait celle-ci également de foudre pour mieux découper son adversaire en effectuant quelques mudras en voyant l'homme sous sa forme de monstre. A peine finissait-il que des coups puissants lui arrivaient dessus. Il réussissait à en esquiver, mais pas la totalité le faisant valser à deux ou trois mètres plus loin encore. La colère montait encore et l'Hattori plus déterminé que jamais se relevait en s'élançant vers son adversaire titubant de droite à gauche et de gauche à droite à cause de sa forte consommation de boissons alcoolisées. Faisant une démonstration de force la bataille s'enclenchait, si le Shinayaka ne possédait aucune arme ou s'il n'avait d'autres moyens de se défendre que le corps, il risquait de subir de lourds dégâts...


Plus rien d'autre ne comptait que de mettre son adversaire hors d'état de nuire. C'était lui qui commençait la bagarre et il allait devoir assumer ses actes irréfléchi comme si quelqu'un prenez possession de son corps. Le problème était que l'Hattori sous l'effet de la picole, ne pouvait réellement réfléchir correctement et en venir à une telle conclusion ! Il laissait la haine envers les miséreux se déchainer quitte à avoir d'autres conséquences par les siens. L'homme s'approchait dangereusement du chauve, celui avait-il une chance de s'en sortir ou du moins de survivre encore un moment ?

Observant la scène avec recul, Kagero guettait patiemment le moment opportun pour agir. Consciente de ses limites et de ses lacunes, elle tentait d’analyser la situation avec clairvoyance. Cependant, malgré ses efforts, beaucoup d’inconnues persistaient et augmentaient les risques d’un assaut non-concluant. Tout en balayant la chambre de son regard opale, la kunoichi cherchait une stratégie fiable et efficace. Néanmoins, cet inventaire des possibilités fut bref et peu concluant : dans de telles conditions, il était impossible d’assurer une réussite absolue. Comme paralysée par ce constat, la quarantenaire laissa ses camarades de fortune opérer.

Ce retrait éphémère contrasta énormément avec l’accélération notoire du moment. En effet, tandis que la Geisha demeurait plutôt passive, tous les autres intervenants se lancèrent dans une chorégraphie sophistiquée et plutôt harmonieuse. Pourtant, ce spectacle n’était le fruit d’aucune concertation. Il s’agissait au contraire du résultat de l’addition de plusieurs actions individuelles. Toutefois, pour l’artiste, tout ceci était très inspirant. Après un léger soupir, elle mit de côté ses doutes et ses craintes et décida de rejoindre la danse de ses partenaires de mission.

Se détachant de son rôle de bouclier, la Miwaku avança calmement jusqu’à la fenêtre brisée. Devenue muette, elle tempérait difficilement son autoritarisme et son désir de contrôle. À présent, pour le bien de tous, elle devait faire confiance à ses camarades Hattori, que ce soit le fougueux Takai ou l’expérimentée Sakurako. Après un énième regard résolu, destiné à la mère de l’Empereur, la brune aux nattes se focalisa sur la nouvelle arène. En un battement de cil, une dure vérité éclata : Nori et Kaemon passaient tous les deux aux choses sérieuses. Si un tel affrontement n’était pas immédiatement perturbé, l’un des deux protagonistes subirait des dégâts conséquents. Or, si le Kemuri décidait enfin de se montrer et de participer directement à l’offensive, le groupe ne pouvait pas se permettre de perdre l’un de ses potentiels de combat.

Très vite, la combattante mobilisa ses membres inférieurs pour se propulser vers l’extérieur de l’hospice. Le temps était compté et il était nécessaire de mettre un terme à cet affrontement. La première étape de son plan était de fondre sur Kaemon, tel un rapace sur sa cible. Suspendue dans le vide, tombant inexorablement et silencieusement vers celui-ci, Kagero répétait mentalement sa stratégie avec angoisse. Elle n’avait pas le droit à l’erreur, son action devait déstabiliser l’assaillant tout en préservant ses capacités martiales. Anxieuse, mais déterminée, la kunoichi approchait enfin de sa cible. Avec surprise, elle atterrit sur le dos du géant et lui asséna un coup superficiel sur le crâne. Elle avait bien conscience que son entrave n’allait pas durer. Il fallait donc rappeler l’ivrogne à la raison. Mais avant cela, elle donna un dernier coup dans l’épaule du soldat à terre et utilisa son corps comme d’un tremplin pour prendre un peu de recul. Puis, elle hurla à s’en arracher les cordes vocales ce message destiné à beaucoup de destinataires.



Elle avait beau lui faire la leçon, elle n’était pas exempte de défauts. Cette attaque lui avait coûté pas mal d’énergie et si ses compagnons ne sautaient pas sur l’occasion, tout ceci n’aura servi qu’à retarder le pire. C’étaient du moins ses craintes à cet instant T.

Ensanglanté, brûlé, le corps de Kaemon était meurtrit par les ravages du combat. Pourtant, suite à sa technique Shinayaka, sont corps avait reprit du poil de la bête, augmentant de volume et en gagnant en force. Ses sens semblaient décuplés, mais pour un bref instant. Malgré tout, il ressentait la douleur et le poison à l'intérieur de son corps continuait d'agir et de faire du dommage. Il savait très bien qu'il devait terminer ce combat rapidement, sans quoi il n'en ressortirait pas vainqueur, quoi que bien objectivement, ses chances de remporter ce duel face à quatre Kumojins entraînées, étaient minimes. Les coups de pieds portés par le Gomushippu avaient fait mouches à quelques reprises, propulsant l'ivrogne sur quelques mètres. Ce dernier se relevait, un air enragé bien affiché sur son visage. De son côté, Kaemon comprenait pourquoi il ressentait autant de haine en lui, mais il ne s'expliquait toujours pas pourquoi il ressentait autant le besoin de l'exprimer maintenant, lui qui avait toujours si bien gardé cette colère enfouie.

Suite aux altercations passées, les deux combattants avaient légèrement bougés sur le terrain. Kaemon faisait dos à l'immeuble, alors que Nori se retrouvait en face de lui, lance en main, un voile électrique recouvrait son corps, mais aussi son arme cette fois. Ce dernier titubait de gauche à droite, ces mouvements étaient incertains, mais Kaemon savait qu'ultimement, il était sa cible. Lorsque l'Hattori se mit en route en direction du Shinayaka, ce dernier comprit que tout allait se jouer à ce moment précis. Ne possédant pas d'arme, blessé et atteint d'un poison qui faisait de plus en plus effet, Kaemon allait user du peu d'énergie restant proféré par sa technique antécédente, GomuSupra. Contrairement à son combat contre le Mizukage et le petit fils de Mishi Kaguya, sa technique d'augmentation n'avait duré qu'environs cinq à six minutes, alors qu'habituellement il pouvait soutenir cette puissance pendant à peu près vingt minutes avant d'en subir les conséquences. Il n'était pas dupe, il faisait assez rapidement le lien avec le poison. Sa technique consistant à oxygéner son corps et son sang, il avait sans nul doute propager plus rapidement l'effet toxique. Rassemblant le reste de force en lui, il allait tenter d'amener avec lui dans sa haine, l'alcoolique qui fonçait vers lui, arme au poing.



Le poing droit de Kaemon se dirigeait vers Nori qui était maintenant presque à sa portée. Son poing, ainsi que tout son bras droit, avait augmenté de façon titanesque, ne laissant presque pas place à l'échappatoire pour l'Hattori. La force du coup était immense, si toucher, le Shinayaka ne donnait pas chère de la peau de l'ivrogne électrique. Cette technique était la finale de Kaemon, qui tout en blessant l'adversaire, pouvait lui permettre de stopper son assaut virulent. Cent pour cent concentré dans son combat, l'homme élastique non senseur ne c'est jamais rendu compte de l'arrivé de la Miwaku qui arriva dans son dos suite à son attaque. Il ne savait pas si son coup avait porté, mais de son côté, il en reçu deux, un sur l'arrière du crâne et un sur l'épaule. En une fraction de seconde, la femme avait bondit hors de portée. Un genoux au sol, Kaemon tentait tant bien que mal de se relever. Son corps le faisait extrêmement souffrir, blessé et empoisonné. Il ne savait pas s'il s'agissait du poison ou des coups reçu de la part de Kagero, mais sa vision était trouble. Une fois redressé, le Shinayaka ne tenu pas une seconde, son corps venait de le lâcher, c'était trop, beaucoup trop pour lui. Poussé par la haine du Kemuri, Kaemon avait combattu ces compatriotes et personne ne savait maintenant dans quel état il se trouvait. La masse musclée vint s'étaler au sol fortement, soulevant un nuage de poussière. Qu'allait-il advenir de Nori ? Qu'allait-il advenir du Kemuri qui avait posséder son corps ?

Sa lance en main, toujours dans un état d'ivresse, l'Hattori percevait l'immense poing arriver sur sa tronche de pochetron, mais l'adversaire déjà bien affaiblit il esquivait d'extrême justesse comme à la matrix avant qui lui tranchait le bras, net. La femme venait encore ouvrir sa grande gueule en interrompent le combat. En deux coups elle mettait Kaemon hors d'état de nuire.


Haïssant les femmes encore plus que n'importe quel clan au monde, il continuait sa course effrénée pour lui asséner un coup de point avec les dernières forces qui lui restait pour lui faire taire ses propos qui n'avaient lieu d'être.


C'était un jolie shimobukure no Jutsu pour madame, un ! Au même moment le Shinayaka tentait de se relever, mais tombait aussi tôt comme une mouche après tout les efforts qu'il faisait depuis le début de l'attaque. Nori a bout de souffle et ayant user beaucoup de chakra pour contrecarrer et subir de lourds dégâts de la part de l'homme, il se mettait un genou à terre se tenant sa lance comme pour s'y appuyer. Essoufflé après avoir insuffler tant d'alcool en plus de la traitrise du membre avec qui il faisait équipe. Désormais pour l'homme de la foudre le mot équipe ne signifiait plus rien au vu de la complication de la situation. Il tenait un peu près quelques minutes à rester éveiller avant de s'endormir dans cette position qui ne devait pas être confortable.

La femme rejoignit la Miwaku en empruntant les escaliers et prit la parole :


Bien évidemment, elle était en retard et l'action était quasiment terminée. Le Shinayaka était au sol et un autre homme semblait inconscient.



La vieille s'exprimait sans vraiment être certaine de l'état du Shinayaka... Le Kemuri était-il encore en lui ? Était-il vraiment possédé ?

Ballottée par les événements, la misérable kunoichi avait la terrible impression de tomber de Charybde en Scylla. Malgré ses efforts et son pragmatisme, la situation dégénérait à vue d'œil. Un profond sentiment d'échec s'empara alors de son âme. Finalement, elle ne servait à rien, une fois de plus. Sa faiblesse flagrante et son manque de polyvalence la paralysaient de nouveau. En ce dur instant, c'était comme si elle revivait ce jour tragique où son amant trouva la mort. Elle haïssait ce sentiment d'impuissance qui l'étouffait en permanence. Et tandis que Kaemon sombrait lentement, se résignant enfin à abandonner la lutte ; l'ivrogne, lui, s'obstinait à agir avec impulsivité et déraison. Décidément, il n'avait rien à sauver chez cet Hattori.

Avec fougue, l'homme aux yeux dorés se rua vers la Geisha. Bien que ses actions étaient chaotiques, son regard haineux trahissait sa volonté. Avertie de son hostilité, la brune aux nattes se préparait à la confrontation. N'ayant pas de grandes capacités défensives, la guerrière tenta d'improviser une parade peu coûteuse et rapide. Ainsi, alors que le bras, couvert de foudre, s'approchait irrémédiablement d'elle, l'eisenin arracha deux pans de ses vêtements noirs de jais. Le premier était destiné à obstruer la vue du téméraire, et le second pour faire obstacle à l'offensive. Une fois ses deux tissus jetés, elle fit appel à ses dons de danseuses pour initier un recul gracieux et habile. Tout ceci se déroula en quelques secondes, et pourtant, dans l'esprit de la combattante tout était au ralenti. Une fois à l'abri de la portée de cette pile électrique, Kagero comprit qu'il s'agissait de son chant du cygne. Suite à cette vision, elle réalisa à quel point le groupe était en mauvaise posture. En cas d'attaque directe du Kemuri, il ne restait plus beaucoup de shinobis aptes au combat.

C'est à cet instant, que l'aînée, réapparut. Elle émit alors une hypothèse audacieuse et troublante. Seule voix raisonnable encore debout, l'eisenin se retrouva confronté à un dilemme épineux. Toutefois, comme à son habitude, elle invoqua sa raison.






Consciente des failles de son plan, Kagero n'arrivait pas à trouver une solution plus pérenne et plus sûre au vu des blessés et des enjeux. Après un ultime soupire, elle hurla dans le vent quelques mots bien choisis.