Quelle perte de temps… Était-ce cela l'avenir de Kumo ? La nouvelle génération promise au pouvoir ? Quelle tristesse… Ces jeunes pousses semblaient terriblement incompétentes et profondément imbues d'elles-mêmes. Si elles ne jouissaient pas de la protection de leur patronyme, il est certain qu'Azamuku les auraient éliminées sans aucun regret. Ils faisaient honte à l'Empire et salissaient gravement la noblesse de leur clan. Pourtant, malgré ce constat sévère, Kagero demeurait impuissante. Pour le bien de la mission, elle devait endurer en silence l'amateurisme de ses camarades. Et puis, qui écouterait une Miwaku ? Dans ce monde, elle n'était rien. Sa parole ne trouverait jamais un écho, malheureusement pour elle.
Résignée, la Miwaku préféra s'enfermer dans un mutisme lourd de sens. Il était inutile d'éduquer ou de corriger cet insolent. Peut-être que face à l'ennemi, Takai révélera un autre visage. Naïvement, la quarantenaire s'accrochait à cet espoir. Consciente de ses limites, elle se devait de faire confiance en ses compagnons. Car seule, il était impossible pour elle d'éliminer la menace. Une nouvelle fois, elle haïssait sa faiblesse et son impuissance. Cruel était donc son destin.
Après avoir trouvé un consensus, les acteurs se mirent en mouvement telle une ruche organisée. Chacun connaissait son rôle et sa tâche, et tous agissaient de concert pour le bien de la mission. Peu à peu, la salle hermétique prit forme. Fenêtres, serrures, portes, aérations, toute entrée d'air fut ainsi condamnée et solidement barricadée. À moins d'un effort plus que conséquent, personne ne pouvait s'évader de cette prison atypique. En parallèle, l'Eisenin prépara le futur interrogé avec minutie. Le guerrier chauve était en effet aux portes de l'écartèlement, entravé avec force par de multiples liens. Connaissant la puissance du Shinayaka, la brune avait fait en sorte que cette entrave soit à la hauteur du combattant. Ainsi, il était quasiment impossible pour lui d'échapper à son sinistre sort. De surcroît, afin d'éviter une mort prématurée, la pragmatique usa de ses capacités pour scanner et diagnostiquer l'état de santé de son patient.
Après quelques signes incantatoires et une inspection rapide, la médecin établit une hiérarchie entre les diverses blessures du grand soldat. Premièrement, il y avait l'empoisonnement. Il s'agissait d'une garantie certaine : tant que la substance circulait dans ses veines, les capacités martiales du malade étaient réduites. Aucune intervention n'était donc nécessaire. Deuxièmement, malgré les bandages, le bras mutilé continuait à perdre du sang de façon inquiétante. L'entaille était trop profonde pour un soin rapide, cependant, ils n'avaient ni le temps, ni le luxe de pratiquer une guérison complète dans les règles de l'art. Kagero se résigna alors à user d'un soin précaire sur le membre blessé. Bien entendu ce choix était risqué, mais laisser une hémorragie perdurer l'était encore plus. Enfin, en ce qui concerne les brûlures et les lésions superficielles, l'Eisenin les ignora complètement. Après tout, la survie de Kaemon ne dépendait pas de ces stigmates.
Une fois le terrain et la victime préparés, la Miwaku se tourna vers ses partenaires et les interrogea avec rigueur et sérieux.
« Je crois qu'on est prêt. Des doutes, ou bien nous pouvons commencer ? »
HRP : - La salle d'interrogatoire hermétique est établie.
- La cible est solidement attachée, allongée et en croix.
- Kagero utilise le Oishasan no Jutsu sur Kaemon pour diagnostiquer son état.
- Utilisation de l'Iroukisu no Jutsu pour arrêter l'hémorragie du bras droit de Kaemon, infligée par Nori. Conséquence inconnue.
- Attente de la suite des opérations.