Ce coucher de soleil hivernal était marqué par l'une de mes occupations habituelle. Une fois chaque semaine je me rendais au temple des prières, cette fois non pas pour ma punition mais pour des raisons personnelles.
Ces derniers jours avaient été spéciaux pour moi, notamment l'apparition de ces pupilles qui m'intriguaient tant. Au delà de ça, ces hallucinations, ou ces visions, je ne savais comment les appeler, mais j'étais certain qu'Elle me parlait. Était-ce vrai ou devenais-je simplement fou ? Dans mon esprit tout cela paraissait si réel, bien que je n'avais que des bribes de ses mots, c'était Elle.
Elle était revenue à moi lorsque ma foi faiblissait, que je me sentais perdu, isolé, dans un monde que je ne connaissais plus. Pourtant, depuis cette nuit là, je me sens empli d'une volonté différente. Quelque chose en moi à changé, même si je peine à savoir pourquoi.
Une chose était sûr, j'étais plus déterminé que jamais à honorer les principes de la Prêtresse, cette période de floue était terminée, j'étais destiné à accomplir ses desseins. Je n'étais qu'un pion sur son échiquier, mais je le savais et m'en contentais, c'était ce qui me motivait chaque jour, dans ce monde empli de haine, de tristesse et de désespoir.
La dépression aurait pu me ronger petit à petit, mais Elle à fut là pour moi, une nouvelle fois. Je considéraient ces pupilles comme un don de sa part, bien que je n'avais encore aucune idée de leur utilité.
Depuis cette nuit là, je passe mes nuits à me demander comment établir une paix réelle, comment faire en sorte que tout les clans viennent à s'entendre ? Que chacun puisse vivre et jouir de cette paix. Un objectif qui parfois me semble inatteignable, mais je ne perdrais pas la foi, pour Elle je garde cette volonté.
Le soleil continue de disparaître à l'horizon, ne laissant s'échapper qu'un petit filet de lumière. C'est à ce moment là que je me décide enfin à me rendre au temple. A cette heure, peu voir personne ne s'y trouvait. Encore moins dans l'annexe dédiée à la Prêtresse, Elle qui avait été reniée les Kitto. J'étais surpris que cette pièce soit encore ouverte, bien qu'elle avait été déclarée traîtresse et félonne par notre cher Dono, il restait des gens comme moi, qui croyaient en elle. Malheureusement, la plupart des Kitto qui l'avaient suivis avaient fini décimés, si bien que je ne pouvais plus partager cette foi avec les personnes m'entourant, le sujet étant sensible.
Mais ce soir là, je n'allais pas être seul, non il y avait quelqu'un que je ne m'attendais plus à revoir, que j'imaginais mort même.
Alors que j'ouvre la porte donnant sur cette pièce, j'aperçois une silhouette agenouillée au sol. A l'endroit même où la Prêtresse nous bénissait de ses mots. Certains y verraient une transgression, une marque d'irrespect de prendre la place d'une telle figure, mais moi j'y voyais un adepte dévoué, un être qui comme moi voulait toujours y croire.
Je m'approchais doucement, pas à pas, jusqu'à mieux voir la personne présente ici. Puis alors que je me trouve à quelques mètres de lui, je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire. D'une voix amicale je m'adresse à lui.
« Toi ? Tu n'es donc pas mort Kitto Seika. »
Cet homme ? Nous nous connaissions mutuellement, nous n'étions pas fonciérement amis, mais nos idéaux se rejoignaient, du moins à l'époque, de fait nous nous entendions plutôt bien lui et moi. Malheureusement ma tendance à éviter de sociabiliser m'a fait perdre l'occasion de nouer des liens d'amitiés. Je n'avais pas eu l'occasion de le revoir depuis mon réveil, je n'avais pas revu grand monde en réalité, à l'exception de Wattan la plupart étaient désormais morts.
Je l'avais probablement surpris et interrompu en pleine méditation ou une prière même, si bien que je m'installa à mon tour à genou auprès de lui, observant face à nous une fresque représentant l'instauration de la paix entre les Uzumaki et Chikara grâce à la Prêtresse. Chose qui avait eu lieu alors que nous étions bien jeunes lui et moi.
« C'est étrange n'est-ce pas ? Autrefois nous étions énormément à nous réunir dans cette pièce, aujourd'hui nous ne sommes plus que deux.
Que deviens-tu Seika ? »
Mes yeux d'une lueur violette trahissait un regard nostalgique, j'observais cette fresque comme si je le voyais pour la première fois. Cette histoire, les autres l'avaient oubliés, mais pas nous.