Mamoru avait cette peur de déranger, c’était à des années lumières d’être ton cas. Non, tu vivais sans gêne la plupart du temps. La plupart des codes qu’appliquaient les gens en société ça n’était pas trop ton truc. On t’avait souvent reproché ton manque de tact, ton caractère te rendait parfois assez étrange aux yeux des autres. Mais qu’importait, au final on finissait par t’apprécier quoiqu’il arrive. C’était assez étonnant, une personne comme toi ne recherchait pas l’amitié ni l’appréciation de quiconque, pourtant l’on pouvait s’attacher à toi assez facilement, ça n’était pas réciproque mais au moins ça avait le mérite de montrer que tu n’étais pas si horrible que ça.
« Les déranger ? Au contraire, je pense qu’ils apprécieraient de voir qu’ils sont les bienvenues ici. Moi je n’y vois pas de problème ! »
Il prend le paquet dans ses mains, il ne comprend pas l’intérêt d’une telle intention, il était assez pragmatique sur ce coup là, bien sûr que tu comptais les aider, mais tu savais qu’aller les accueillir avec un peu de nourriture était un petit plus non négligeable, mais il ne comprenait pas non plus pourquoi ce ne serait pas toi qui leur offrirait. Tu émets un petit rire avant de lui répondre :
« Parce-que moi Mamoru, mon charme naturel semble suffisant pour que les gens me fassent confiance et m’apprécient. Autant toi… dès qu’ils vont te voir avec n’importe quel outil dans les mains ils vont commencer à douter… Il ne faut pas oublier qu’il faut leur donner envie de nous aider en retour ! »
En abordant le sujet de ta mère, tu ne regardais pas directement Mamoru, tu ne regardais donc pas sa petite mine triste, tu ne doutais pas à cet instant qu’il avait mal pris tes mots, pourtant ça n’était nullement contre lui. Soudainement, il commence un tas de question, tu ralentis la cadence tandis que tu tournes la tête pour le regarder, tu restes muette devant son air abattu et ses questions. Jusqu’à qu’à ce que celui-ci s’arrête, il se traite alors de véritable raté. Tout de suite, tu fronces les sourcils, tu tends ton arme dans son fourreau avant de taper avec le plat de celle-ci sur le dessus de sa tête.
Lui dis-tu sèchement. Ton sabre posé sur l’épaule, tu lui fais un petit sourire malicieux, à te voir comme ça tu étais le portrait craché de ta mère. La pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre après tout.
« Arrête de te faire des idées stupides, c’est bien plus simple que ça. Ma mère pense juste que tu es mon « petit-copain ». Crois moi, si elle n’avait pas envie de te voir avec moi elle serait venue te le dire d’elle même. »
Tu te retournes alors en direction du quartier Kirishitan. Tu fais quelques pas, le sabre toujours posé sur ton épaule, tu tournes la tête pour le regarder à nouveau, tu as toujours ce sourire malicieux lorsque tu poursuis pour le taquiner.
« Après, si l’idée t’intéresse, tu peux toujours aller lui parler ahahah. »
Tu marches à rythme lent pour laisser le temps à Mamoru de te rattraper, pourtant durant ce petit laps de temps, ton sourire disparu, tes yeux laissèrent place à un léger vide. Tu traitais ce sujet avec humour, tout simplement car tu ne connaissais rien à ces choses là. Tu ne savais déjà pas ce qu’était ressentir de l’amour pour quelqu’un… Alors tout ce qui s’en suivait… C’était des choses incompréhensible pour toi. Tout comme l’idée de te marier, tu savais que tu devais le faire, mais tu ne savais pas vraiment ce que cela signifiait. Un léger doute s’installa dans ton esprit à ce moment là, Wattan avait peut-être raison finalement. Bref, ce n’était pas le moment pour y penser. Il vous restait quelques minutes de marche avant d’arriver au quartier Kirishitan, et peut-être apercevoir l’un d’entre eux.