Depuis plus d’un mois maintenant, les deux Kaguya accompagnées de la petite Yû vivaient dans une petite grotte non loin des rizières. Celles-ci leur servaient de source de nourriture, toutefois, à force de traîner dans le coin, elles avaient finis par se faire connaître des villageois environnants. C’est justement dans un petit hameau, situé à à peine un kilomètre du camp des Kaguya, que Emi est en pleine « discussion » avec le responsable du hameau. Depuis l’extérieur, l’on peut entendre que la situation ne se passe pas tout à fait bien…
« Je le répète, vous ne pouvez pas vous servir comme bon vous semble dans les rizières ! Si vous continuez à agir comme des animaux, je n’aurais d’autre choix que d’en référer à la citadelle elle même. »
La patience d’Emi avait atteint ses limites, elle saisit alors l’homme par le col. Fixant ses yeux, elle commença à adopter un ton tout à fait sérieux. L’homme quant à lui devait déjà ressentir la chaleur émanant du corps de la Kaguya lui brûler le torse.
« Je vous déconseille d’agir de cette manière avec moi. Si j’apprends un jour que l’une des cités civiles est à ma recherche, je vous jure que vous serez le premier à qui je viendrais rendre visite. »
Elle relâcha la prise et le poussa légèrement avant de reprendre.
« Revenons-en à notre accord. Vous m’avez demandé de m’occuper des loups rôdant dans les environs pour le bien de votre petit hameau, je l’ai fais. Vous m’avez ensuite supplié pour que je vous débarrasse de ce groupe de pillard, je l’ai fais aussi. Et maintenant vous jouez les ingrats en me menaçant ? Si vous ne me donnez pas les informations que vous m’avez promis, je jure que je vous réduis vous et tout votre village en cendre. »
« Les informations ne faisaient pas parties de l’accord ! Vous étiez supposée vous occuper d’eux en échange de notre silence ! »
« Les choses ont changées, je n’y peux rien si les vôtres ne savent pas tenir leur langue. Maintenant je répète ma question une dernière fois : où sont partis les deux femmes aux cheveux blancs dont les villageois ont parlés ? »
« A l’ouest ! Enfin non au sud ! Oh et puis je n’en sais rien, cela fait des mois je ne me souviens plus, aucune des deux n’a daignée nous répondre ! Tout ce que les villageois ont dit, c’est que vous aviez une couleur de cheveux similaire à la leur, c’est tout ! »
Emi soupira. Elle était certaine que d’autres Kaguya ou Gaikotsu traînaient dans les environs, mais elle n’arrivait pas à mettre la main sur eux. Peut-être se cachaient-ils, peut-être avaient-ils déjà quittés la région. Quoiqu’il en soit, Emi ne pouvait pas en rester là, elle devait impérativement les trouver.
« Je vais vous croire. Et dans ma grande bonté, je vais oublier votre menace et vous laisser la vie sauve. N’oubliez simplement jamais que vous auriez pu mourir aujourd’hui, et que malgré ce que l’on raconte, une Kaguya vous à laissé vivre. »
La Kaguya ressortit alors de la maison de ce pauvre homme. La nuit allait bientôt tomber, mais elle ne pouvait pas rentrer au camp, pas encore. Il n’était pas chose aisées de retrouver les Kirijins. S’ils n’étaient pas morts ou enfermés, ils se faisaient visiblement très discrets. Mais les siens ne passaient pas inaperçus, les témoignages les concernant étaient rarement trompeurs. En plus de ces deux femmes, une autre personne possédant une chevelure blanchâtre se trouvait non loin, d’après les rumeurs en tout cas. Certains parlent d’une jeune femme aux cheveux blancs se baladant fièrement sur un cheval. Une chose qui compliquait quelque peu les recherches d’Emi qui se contentait de ses jambes pour se déplacer…
Quelques heures de marches passèrent, elle arriva finalement de nuit au lieu dont on lui parlait. Tout comme le camp de la Kaguya, celui-ci était isolé, mais surtout, il avait été récemment occupé, très récemment, les flammes du feu crépitaient encore. Seule au milieu du camp, elle se doute que la personne qu’elle recherche se trouve non loin, peut-être a-t-elle prit peur, ou peut-être se prépare t-elle à l’attaquer. Emi s’écrit alors :
« Je sais que tu es là. Tu n’as rien à craindre de moi. »
Pas de réponses… La Kaguya tenta alors de donner confiance en cette personne, qui qu’elle soit.
« Je me nomme Emi, je recherche les miens… Et il paraît que nous avons quelques points communs toi et moi. »
Peut-être n'y avait-il personne en vérité...