Une auberge sur le chemin.

Quelques jours s’étaient écoulés depuis notre rencontre avec cette étrange jeune femme s’étant faite attaquée. Nous étions repartis chacun de notre côté, avec Tomohiko nous faisions route vers les marécages, j’espérais y retrouver Chihiro-san afin de lui présenter la seule recrue que j’étais parvenu à trouver. Il restait cette opportunité avec les Kaguya mais Tomohiko m’assurait que c’était une très mauvaise idée. Pourtant, nous avions un ennemi commun… je verrais cela en temps et en heure en compagnie de Chihiro, c’est à elle que revient une telle décision après tout. La nuit n’allait pas tarder à tomber, et nous suivions un chemin censé nous mener dans une auberge où je m’étais arrêté en venant. Au loin, je distingue finalement la silhouette du bâtiment.



Oui, j’étais fan de leurs tavernes, et alors ? Chacun voyait de l’exotisme là ou il le souhaitait après tout. Nous ne tardions pas à arriver devant la porte et à passer cette dernière, à peine nous entrons que le gérant s’exclame :



J’avais visiblement laissé un bon souvenir ici puisque les habitués levèrent leur choppe pour célébrer mon passage dans le coin !



Je ne tardes pas à aller m’asseoir, le pauvre Kirishitan devait être perturbé de voir autant de familiarité entre eux et moi, sachant que je n’arrêtais pas de répéter que les humains étaient tous les mêmes et à quel point je les méprisais. Mais eux, accompagnés de l’alcool, étaient différents, ils vivaient au jour le jour, sans se soucier des guerres et des clans. J’appréciais cette idée. Alors que nous nous installions, je dis à Tomohiko :

Ce voyage que j'avais entrepris depuis un long moment sur les traces de Salomon était vraiment très enrichissant, certe pas de la manière que je l'aurais souhaité, mais tout de même magnifiquement enrichissant. Et comble des découvertes, mon nouvel ami voulait s'arrêter dans une taverne, c'était un expérience que de s'arrêter dans ce genre de lieux en compagnie d'un Mitsuna, j'avais vraiment peur qu'on se fasse mettre à la porte.

Quel ne fut pas ma surprise, que de voir tous les clients salué l'homme poisson, je croyais qu'il n'aimait pas les humains ? J'avais du mal à comprendre ce qu'il se passait, mais il fallait l'avouer, j'aimais bien.



Ouai, j'étais loin de me douter du ridicule de ma demande, mais je n'avais jamais fréquenté pareil endroit, je n'avais jamais connu de moment de fraternité de la sorte.



Oui Kirishitan oblige, même si j'avais déjà vu Seth manger de la viande, mais disons qu'il avait une manière spéciale de vénérer mère nature.



Histoire de faire la conversation, et de montrer à Isao l'ironie de sa haine envers les humains.

J’oubliais souvent que je n’avais à faire qu’à un gamin. Il était peu habituel de croiser des gens de son âge, même si je ne savais pas précisément le sien, sa manière de parler et de vivre me laissait facilement penser qu’il avait à peine la majorité. Peu importe, en vagabondant à travers le Yuukan il devra faire preuve de maturité tôt ou tard, ce n’était probablement pas un peu d’alcool qui allait le tuer. Quant à son délire de « végétarien » je n’étais pas certain de comprendre, un truc d’humain sûrement.



Et je préférais nettement ce genre d’état d’esprit. J’étais sans le sou la première fois que je suis venu, et malgré cela, l’aubergiste m’avait laissé soupé et dormir ici en échange de quelques histoires de poisson au coin du feu.

Du saké ? On m'avait toujours interdit d'en boire jusque là, mais ma soif de connaissance était tellement forte que je devais savoir le goût que cela avait, ce serait l'occasion. En attendant la bouteille et les verres je parlais avec Isao qui se montrait effectivement plutôt hypocrite, et je me permis même de lui dire.



Je parlais de manière que très peu déguisé de la haine entre nos clans, quelque chose qui était de l'ordre du passé pour énormément de Kirishitan qui regrettaient ce jour. Bien sûr, et c'était normal, ce n'était pas pareil pour la majorité des Mitsuna.

Les verres arrivèrent alors, coupant une discussion qui aurait pu rapidement devenir tendu. Je goûtais alors ma boisson, et fit une affreuse grimace.



Je n'aimais pas, je n'allais pas devenir alcoolique en tout cas, car je n'étais pas prêt de toucher à ça de nouveau.

Rajoutais-je froidement. Il y avait toujours eu des accrochages avec les humains, par simple racisme généralement. Mais ces cas isolés n’avaient rien à voir avec les deux récents massacres auxquels nous avons fait face. Je prenais sur moi de ne pas m’énerver en abordant ce sujet, tant de morts pour aucune raison valable, je crains de ne jamais l’accepter. Je préférais plutôt rire du pauvre gamin qui ne supportait visiblement pas l’alcool.



Sa grimace me rappelle la première fois que j’ai moi même goûté de l’alcool. Je n’oublierais jamais le goût à la fois amer et sucré de cette liqueur qui m’a traversé le gosier. J’appréciais le goût, mais je ne buvais que peu, je savais bien ce qui arrivait à ceux abusant trop de ce genre de boisson… Buvant une gorgée dans ma choppe, je demandais alors au Kirishitan :

Le lait d'amande enfin ! Je n'allais pas pousser la discussion avec Isao, nous avions finalement une bonne relation, et il aurait été dommage de la gâcher dans un débat stérile qui conduirait sans aucun doute à une dispute de toute façon. Je buvais rapidement le lait pour m'enlever cet affreux goût de la bouche, puis je répondais à la question de Isao.



Quelques gorgées, il était étrangement bon ce lait d'amande, il était difficile de croire pouvoir trouver pareil breuvage dans ce genre d'endroit.



Des restes de son éducation militaire, il avait été le garde personnelle de Kirishitan Risako, il avait vécu sous le même toit que Uzumaki Kimino, il était celui qui avait trouvé sa sensei morte, et son Hokage allongé au sol en état de choc cette nuit là... Il ne laisserait personne le priver de sa liberté, il avait déjà trop vécu...

Des croyances intéressantes, mais celles-ci n’avaient pas suffit à arrêter les siens. Le respect de mère nature ils s’en fichaient bien à ce moment là. Je préférais ne pas en rajouter une couche, le gamin n’était visiblement pas comme eux, c’était du moins ce qu’il prétendait, alors je préférais faire une exception à son sujet. Qu’avais-je à craindre d’un buveur de lait d’amande qui n’a pas d’autres lubies que son pasteur.



Même si j’étais très à cheval sur la hiérarchie, je jugeais aussi que chacun était libre de la vie qu’il souhaitait entreprendre. J’avais toujours voulu servir dame Chihiro, c’est ainsi que je me suis retrouvé soldat, puis dans sa garde personnelle. Ce n’était qu’un moyen détourné pour être à son service, outre cela, la vie de soldat n’était pas ce qui m’inspirait le plus. J’aimais me battre, mais guerroyer un peu moins.



Je finis alors de boire ma choppe avant de faire signe au tavernier de m’en ramener une autre, j’ajoutais alors :

Qu'elle aventure j'étais en train de vivre, c'était vraiment intéressant de rencontrer des membres d'autres peuple, cela permettait d'ouvrir son esprit, et de ne pas mourir dans la haine et le racisme comme malheureusement beaucoup trop d'humains. Cette Chikara, oui c'était la cheffe du village, mais c'était quelque peu déconcertant.



Pour moi Chikara Heiwa et sa politique n'était qu'une parodie, elle n'était pas du tout l'égale de Risako, ni même de Kimino... Mais il était un peu tôt dans notre amitié naissante pour déranger Isao avec mes idées politiques.



C'était marrant comme coïncidence.



Débarquement ? Non je devais faire un effort de mot, respecter le drame que son peuple avait subit. Je dis alors à voix plus basse.



Le lait d'amande était en train de me monter à la tête... Enfin... C'était possible ça ?

De bien tristes histoires semblaient entourer son clan. Barf, c’est pas pour autant que je vais commencer à les prendre en pitié. Tout le monde avait des histoires horribles à raconter après tout. Enfin bref, de ce que je comprenais, les siens devaient désormais respecter l’autorité d’un autre clan. Je peine à imaginer la difficulté que ce soit être, si il arrivait la même chose chez les Mitsuna… Quoique cela ne saurait tarder.



Lointaine était l’époque où Kiri comptait parmi les alliés des Mitsuna, je ne prêtais que peu attention à l’extérieur à cette époque de toute façon. Ce n’est que depuis le dernier massacre en date que j’ai commencé à me ressentir ce besoin d’agir.



Des regrets, le jeune homme semblait en avoir aussi, alors qu’au fond, il n’était pas responsable des actes de ses ancêtres. Toutefois, j’appréciais cette volonté qu’il avait de rattraper les erreurs passées.

Non, il y avait un truc pas clair dans ce lait d'amande, plus le temps passait, plus j'avais la tête qui tourne, et plus ma langue se délier face à Isao. J'écoutais tout ce qu'il avait à dire, et il était vrai que Kumo avait l'air d'être craint dans le monde, personnellement je n'avais jamais vu de Kumojin, car je n'étais jamais allé plus loin que la forêt avant ce jour. J'avais vu le désert, j'avais vu Iwa, mais jamais autant à l'est.



Parceque à ce compte là, les Mitsuna en pouvait aussi attaquer Konoha pour être allié avec les Kirishitan, c'était une cause perdu d'avance que de s'attaquer à un village en sous nombre.

Non, décidément je n'arrivais pas à mettre mes idées en ordre, je regardais le barman et je lui dit.



Tout de suite l'homme prit la mouche et dit !



De l'alcool dans le lait d'amande ?!!! Tout devenait clair...

Oui, ce n’était clairement pas moi qui allait m’occuper de tout cela. Pourquoi ? Car je n’étais simplement pas assez intelligent ni respecté pour cela. Je connaissais ma place, comme beaucoup d’autres nous acceptions ce rôle qui nous revenait. J’avais fais le serment de lui dédier ma vie de toute façon, et je ne revenais jamais sur mes paroles. Si je devais me battre jusqu’à la mort, je n’aurais aucune hésitation.



J’aurais du m’en douter, servir du simple lait d’amande ici aurait été trop beau. J’avais sans doute bien fais de demander un seau finalement… Mais la situation me faisait rire, l’innocence du jeune homme me rappelait moi une dizaine d’années en arrière. Toutefois, puisqu’il semblait actuellement ouvert à la discussion, j’allais en profiter.

Un soldat qui obéi dans poser de question, j'avais été élevé comme ça, et je serais sans doute comme lui si je n'avais pas eu se tempérament, et surtout si je n'avais pas vécu avec Kimino, il m'avait inculqué la liberté, et depuis j'avais pris goût à cela

Il se mettait à me parler de la Kaguya, et il faisait l'erreur de penser que tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins, mais vendre son âme au diable ne vallait rien, rien n'était plus important que de rester fidèle à soit même.



C'était une réflexion bien sage pour un jeune de mon âge, mais il fallait dire que jamais je n'avais traîné avec des jeunes de mon âge, seul des plus vieux m'avaient entouré, et cela se ressentait dans ma façon d'être.