Espoir ou désillusion ?

Quelques semaines après mon retour de la fameuse mission afin de retrouver Akiko et Kanashisa, me voilà de nouveau reparti, traversant encore une fois cette forêt entourant le village. Cette fois ci, je me trouvais seul pour une simple mission de reconnaissance. L'objectif était simple : retrouver la trace d'un shinobi porté disparu depuis quelques jours aux alentours du village. Selon l'ordre de mission : celui-ci devait se rendre au nord de la forêt et n'aurais pas dû s'absenter plus d'une journée, cependant, cela fait bientôt une semaine que l'on est sans nouvelle. En général, ce genre de disparition ne sent pas très bon, surtout au sein de cette forêt abritant de nombreuses créatures tels des Minashigo, bien que ceux-ci semblent moins présent qu'il y à 2 ans.

Alors que j'explorais le nord de la forêt depuis plusieurs heures, observant chaque recoin et me tenant autant attentif à l'environnement qu'à un potentiel indice, un élément au sol vint m'interpeler. Aux premiers abords, seul un morceau de bandeau frontal dépassait d'une masse de mousse verte. Curieux, je réussit à le saisir avant de l'extirper de son manteau mousseux.

Il semblait abandonné depuis un bon moment. Le tissu déchiré de toutes parts et supposé bleu avait fortement décoloré tandis que de nombreuses tâches de sang séché ainsi que de la mousse venaient le ternir. Cependant, après avoir nettoyé grossièrement la plaque sur laquelle le symbole de Konoha y était gravé, mon regard se figea.

Je resta alors bouche bée, le corps presque tremblotant et le visage traduisant le véritable choc que je venais de subir.





En effet, ce bandeau affichait une particularité loin de m'être étrangère. Une entaille creusée au milieu du symbole de Konoha, la coïncidence ne pouvait pas être aussi forte sans raison et pourtant, je refusais presque d'y croire.

Avec Okawa, il y a de nombreuses années, lors d'un entraînement au lancer de shuriken, il me mit au défi de toucher son bandeau au niveau de son symbole une fois accroché sur un arbre au loin. Après de nombreuses tentatives ratées, j'ai finis par atteindre ma cible, laissant cette marque profonde qu'il n'eut jamais le temps de réparer. Cet évènement étant survenu à peine quelques semaines avant sa disparition, il y à maintenant plus de 3 ans.

En l'an 12, Okawa était parti pour une mission accompagné de 2 autres shinobis aux abords des plaines de Hana, cependant, aucun n'est jamais revenu, ni mon frère, ni ses deux compagnons.

Cette découverte, en plus de m'avoir figé était en train de raviver de nombreux souvenirs en moi ainsi qu'un sentiment de tristesse assez intense. Ainsi donc, il serait mort dans cette forêt depuis tout ce temps ? Mes dents grinçaient et mon poing tenant le bandeau se crispait traduisant une frustration grandissante en moi. Inconsciemment, j'avais jusqu'ici toujours gardé espoir qu'il soit encore en vie quelque part et qu'il ait simplement été incapable de revenir. Un espoir bien futile il faut le reconnaître et pourtant, cette longue période sans aucune réponse tangible laissait toujours planer un certain espoir que je ne m'étais jamais empêché de chérir jusqu'à aujourd'hui. J'étais réellement dévasté et incapable de bouger, figeant inlassablement ce bandeau, ignorant totalement mon environnement.

Soudain, des craquements de brindille mêlé à des mouvements de feuillages vinrent se manifester dans une forêt jusqu'ici particulièrement calme.

Dans un premier temps, encore obnubilé par ma découverte, j'ignora ces bruits avant que ceux-ci ne semblent se rapprocher. Je tourna alors rapidement ma tête en direction de l'origine de cette agitation d'une vivacité semblable à celle d'un être que l'on réveille brusquement.

Kumiko depuis ce bazar général dans sa forêt avait prit beaucoup de temps à enterrer tous ses précieux os. Cela en plus d’avoir prit le temps d’enterrer sa dernière proie. C’est que ce n’était pas évident de trouver l’emplacement idéal à force! Et alors qu’elle venait de terminer d’enterrer un nouveau cadavre qui était déjà cuit celui là en plus, elle avait conservé une phalange de son index pour se curer entre les dents. Un peu trop cuit à son goût! Mais elle n’allait pas faire la fine bouche. En revanche l’immense feu de forêt, elle s’en serait bien passé ! Ça sentait fort les arbres calcinés! Et cela la rendait donc un peu ronchonne. Mais au milieu des odeurs de bois brûlé, elle décela une nouvelle odeur de chaire. Humant l’air ambiant, elle tournait sa tête à droite et à gauche pour préciser sa piste.



Dit elle en se dirigeant vers l’odeur. Serpentant discrètement entre les arbres, à pas de loups elle s’approchait de la source. Elle le sentait. Elle restait un moment cachée derrière un arbre à observer la feuille debout en train de regarder quelque chose visiblement…



Finalement elle décidait de s’approcher un peu. Une branche craquait sous son poids alors qu’elle écartait deux branches basses pour avancer.



Elle l’avait reconnue. Finalement elle fronça les sourcils le pointa d’un index accusateur.



Elle balança sa phalange par derrière son épaule et observait le shinobi pendant qu’elle changeait de forme pour une forme plus lupine.

Soudainement, les bruits laissèrent place à un être dont l'apparence ne m'étais pas inconnue, proférant des menaces avant de démarrer sa métamprphose.



Voyant sa forme devenir bien plus menaçante que précédemment, je ne pris aucun risque, escaladant au plus vite l'arbre le plus proche avant de me stationner sur une branche d'où je pourrais la voir venir plus facilement.



Lui dis-je tout en pointant le bandeau dans sa direction afin que la femme louve puisse l'observer. J'espérais simplement que même dans cet état second, elle serait encore capable de réfléchir un minimum.

Dans le doute et sans réellement savoir si ça aurait le moindre effet, j'activa mon kyanserugan de manière préventive, la fixant et me tenant prêt à bouger en cas de déconvenue.

Demanda Kumiko sur un ton interrogateur. Comme si elle ne comprenait pas le pourquoi de son escalade.



S’agaçait elle. Après tout, Kumiko ne voulait que vivre en paix. C’était bien tout ce qu’elle demandait. Et c’était les feuilles qui passaient leur temps à venir sur son domaine pour mettre le bazar! Elle regardait surtout son œil avec une moue lupine perplexe.



Demanda t’elle ensuite intriguée.



Finalement, elle observa le bandeau en haussant les épaules. Elle ne se souvenait plus réellement.



Elle réfléchit encore en portant son index griffue à sa babine.



Elle ne savait plus réellement. Ce n’était pas les jeunes shinobis qui manquaient qui patrouillaient dans cette forêt après tout. Et ceux qui lui paraissaient faibles, elle les mangeaient quand elle avait l’opportunité . Il fallait bien qu’elle se nourrisse.

Ainsi donc, ça serait bien elle la responsable ? Cette Minashigo semble rôder dans les parages depuis un moment et sa férocité n'est plus à prouver depuis que je l'ai vue achever et dévorer cet Uzumaki déserteur l'autre fois. Toutefois, ces réponses m'ont permis de me rassurer sur un point : l'animal était tout de même doté d'une certaine raison, tout comme l'autre animal géant que l'on avait du affronter il y a des années de ça. Avec un peu de chance, je pourrais éviter l'affrontement et en savoir encore un peu plus.



Ma voix faisait transparaître un calme presque perturbant tant mon esprit était totalement chamboulé depuis quelques dizaines de minutes. Je remettais absolument tout en question. Après tant d'années sans la moindre réponse, peut-être que je pourrais enfin savoir ! Bien sûr, rien ne me dit que la bête ne me ment pas exprès pour me faire baisser ma garde, mais actuellement, je n'en ai absolument rien à faire.

J'ai vécu tant d'années seul, nourrissant un espoir basé sur absolument rien. Si il existe la moindre chance qu'Okawa ait échappé à cette femme, alors je sais déjà ce que je dois faire. Toutefois, si j'apprend qu'elle l'à effectivement tué, animal cherchant à vivre tranquillement ou non, je lui règle son compte sur le champ. Pitié qu'elle me donne une bonne nouvelle.

Demandait Kumiko. Elle ne comprenait rien à ce que lui disait cette feuille perchée dans son arbre. Et puis… pourquoi il s’intéressait à son repas?



Dit elle en haussant les épaules. Elle avait assez de flair pour suivre une piste au pire. Mais le fait est que Kumiko se moquait bien de ce qu’était devenu son repas datant de plusieurs lunes maintenant.



Oui bon… tout était relatif… disons que son instinct de survie la poussait à rester loin du village. Mais quand des shinobis venaient sur son domaine, elle n’hésitait pas à saisir une occasion d’en prélever un morceaux quand cela était possible.

C'est clair que des souvenirs si lointains ne doivent pas être faciles à se remémorer, cependant, le semblant de réponse que la Minashigo pu lui fournir eut l'effet, peut-être mauvais, de raviver la flamme en moi, celle nourrissant l'espoir d'une survie d'Okawa.



Je jeta alors le bandeau non loin de la Minashigo, préférant ne pas trop m'approcher au cas où. Egalement, par souci d'économie de chakra, je désactiva finalement mon œil, sentant la tension légèrement redescendue. De toute manière, vu l'aspect et les caractéristiques si particulière de ces êtres, je ne sais pas vraiment si il m'aurait beaucoup aidé.

Kumiko regarda tomber le bandeau non d’elle, sans pour autant chercher à le ramasser. Elle préféra continuer de regarder le shinobi, s’asseyant sans bouger.



Pour la suite de l’explication, non… elle ne comprenait pas ce sentiment. Elle secouait donc sa tête lupine.



Le monde animal était ainsi fait. Les plus fort survivaient, les faibles et les blessés périssaient. Et puis Kumiko n’avait jamais eut quelqu’un à qui s’attacher réellement. Cependant elle aimait parfois essayer de comprendre les curieuses Feuilles. Ils étaient rigolos. Mais parfois aussi elle avait du mal à les comprendre. Ils cherchaient d’autres Feuilles, mais se battaient entre eux pour se tuer. C’était complètement stupide selon elle.

Décidément, la femme louve n'en avait pas que l'apparence, c'était une mentalité très sauvage qu'elle m'affichais. Non pas que j'en doutais aux vues de ces précédents méfaits, toutefois, j'aurais espéré un minimum de raisonnement humain.





Une petite larme perla sur mon œil durant ce discours, un signe que ce sujet était encore très sensible auprès de moi. Un signe si infime que je ne saurais dire si il était parvenu jusqu'au regard de la femme sauvage.



Tous ces discours pour tenter de raisonner un être plus bestial qu'humain, mon bon vieux Jiken, on peut dire que les missions ne sont jamais ennuyeuses à Konoha.

Grogna la Louve en montrant les crocs. À vrai dire les longs discours ne marchaient que peu avec un être aussi limité qu’elle. De même que d’éveiller une certaine empathie en elle. Une Minashigo sauvage et un prédateur qui plus est.



Elle aurait aimé que les Feuilles comprennent un peu mieux les Minashigo. Mais c’était peine perdue… leurs cultures étaient bien trop différentes. Ses sujets auraient même pu protéger le village si les Feuilles cessaient de les attaquer constamment. Et cela se confirmait avec son explication de meute. Qui n’avait rien de telle pour elle.




Ajoutait elle ensuite d’un ton assuré. Dans une meute un membre blessé était un poids dont il fallait se débarrasser rapidement. Rien de plus. Mais finalement elle s’approchait du bandeau, le ramassa et commença à le renifler. Puis son regard lupin se planta dans celui du Feuille.

Après de longs discours allant à l'opposé des miens, la dénommée Kumiko finit par m'offrir une sorte de marché. Malheureusement, à ma maigre échelle dans la hiérarchie de Konoha, je ne sais pas si une telle demande sera entendue aux vues des nombreux morts que les minashigo ont causé. La plupart de ceux que nous avons rencontrés n'ayant pas agis de manière si "calme" en comparaison avec celle-la. C'était pour sur un spécimen particulier.



Je finit alors par descendre de mon arbre comme pour montrer ma bonne foi face à un être pourtant si sauvage.



Je m'approcha alors légèrement de la dénommée Kumiko, gardant simplement une distance de sécurité, avant d'ajouter :

Répondait la Minashigo avec un sourire carnassier au shinobi sur le fait de ne pas essayer directement de le tuer.



Kumiko était un peu comme une enfant à qui on faisait une promesse. Sauf que l’enfant en question était plutôt dangereuse si elle s’apercevait que la promesse n’était pas tenue. Et elle savait qu’il y avait au moins deux Feuilles une fois le feu éteint. Ce qui lui avait fait un repas gargantuesque.



Puis tout en reniflant de nouveau le bandeau, elle commença à chercher sur le sol une quelconque odeur.



Ce faisant elle semblait partir vers l’Est de la forêt, revenait sur ses pas, repartait un peu vers le Nord encore.



La panique sans doute. Ou alors vu les zigzagues qu’elle suivait, il était peut être grièvement blessé…