Visite nocturne

Len posa sa main sur son front tout en penchant sa tête un peu en avant. Il était vraiment agacé par la situation, mais l'homme essayait tant bien que mal de garder son calme malgré tout. Qui était ce type ? Etait-il saoule ? Etait-il seulement konohajin ? Car son attitude était franchement suspecte. Pas question de lui indiquer la maison d'un de ses frères sans en apprendre plus sur lui.



Le brun avait envie d'en finir vite, mais il ne pouvait pas s'empêcher d'être méfiant face à un parfait inconnu. Et il avait beau être froid de nature, il était du genre bienveillant avec les siens - et encore plus qu'à l'accoutumer suite aux derniers événements.

Les drames permettent souvent de resserrer les liens qui nous unissent aux autres...

Cet homme semblait étonné de la raison de ma présence ici. Néanmoins, elle était véritable et je voulais réellement savoir où Takeo habitait. Je voulais prendre de ses nouvelles.



Bien que l'homme ne semblait guère plus plie que je ne l'avait été, il était vrai que c'était à moi de répondre à ses questions plus qu'étant l'homme responsable de son dérangement. Ainsi, je me plia à ces exigences en lui répondant



Sans me démonter, j'enchaîna

Sa question ne trouvant pas de réponse, Tsubasa suivit du regard Len qui alla ouvrir la porte, emportant avec lui la seule bougie qu'il avait rallumée et la replongeant dans l'obscurité. Sa curiosité maladive la poussa à s'avancer d'un premier pas lorsque la porte s'ouvrit. Puis d'un autre en entendant une voix masculine inconnue. Puis d'un autre, et d'un autre, et encore un. Finalement, elle se trouvait à quelques mètres de la porte, toujours camouflée dans l'obscurité, mais pouvait distinguer le visage de ce nouveau visiteur, un parfait inconnu. Len semblait déjà s'agacer alors que ce garçon, lui, souhaitait juste l'adresse d'un Chikara. À une heure pareille ? Quelle idée.
D'un bond, la brunette entra dans la zone éclairée par la lampe et s'incrusta dans la conversation.



À ces mots, elle posa son coude sur l'épaule de son squatteur et confrère préféré -et cela bien qu'il la dépassait d'une vingtaine de centimètres et que ce simple détail brisait en grande partie le côté classe de sa pose- et dévisagea l'intrus du regard. Chatain clair, yeux verts, un air d'illuminé sur le visage et le reflet des flammes de la bougie dansant sur ses joues. Un bien drôle d'énergumène qui arpentait les ruelles de son clan en cette nuit silencieuse.

Len laissait l'inconnu parler. Il essayait de maintenir son calme et son visage inexpressif. Il y parvint lorsque l'inconnu évoqua sa peur pour les portes qui s'ouvrent, mais il lâcha un petit rire gentillet lorsque Foggy prétendit être « courrier ». Décidément, ce type n'était vraiment pas net. C'est à ce moment-là que Tsubasa les rejoignait et prenait la pose sur l'épaule de son ami. Elle aussi semblait surprise de recevoir un visiteur à une telle heure... Len se sentait alors obligé de prendre ses responsabilités face à un tel comportement ; Il ne fallait pas laisser rôder ce genre d'énergumènes dans les rues de Konoha. Il se tourna subitement en direction de Tsubasa, glissa sa main dans son cou pour la tirer légèrement vers lui et rapprocha ses lèvres de l'oreille de la jeune femme. Là, il lui murmura d'une voix à peine audible :



Il déplaça ensuite ses lèvres à hauteur de sa joue sur laquelle il pu déposer un baiser. Puis il prononça d'une voix un peu plus distincte, mais cette fois encore plus douce :



Il relâcha alors son emprise sur elle et fit un pas vers l'étranger pour lui dire :



Et puis il prenait le chemin de la prison.

Une silhouette apparut quelques temps après que j'ai eu terminé de parler. Il s'agissait, de toute évidence, d'une femme. Une Chikara d'une beauté naturelle qui, à l'évidence, n'aimait guère rester en retrait, dissimulée dans l'obscurité.



Puis, de manière totalement disgracieuse, elle chercha à s'appuyer sur l'épaule de l'homme qui m'avait ouvert la porte. Cependant, l'épaule de cet homme se trouvait quelques centimètres au dessus d'elle, la pose qu'elle prenait était plus comique que classe. Dommage.

Après des messes basses entre les deux protagonistes -à l'évidence du clan Chikara- l'homme s'approcha de moi et m'invita à partir avec lui. Peu enclin à partir avec un inconnu m'ayant forcé à me présenter, je lui dis:

L'homme commençait à composer des signes incantatoires.



Un clone se forme. Et l'homme entamme une seconde série de mudras.



Un second clone sortait de terre et ils essayaient l'un et l'autre de maintenir chacun un ensemble bras/épaule pour immobiliser Foggy. Etant persuadé qu'il s'agissait là d'un simple civil, Len estimait que ce serait plutôt facile de l'obliger à venir jusqu'à la prison avec lui. Que Foggy se laisserait faire puisqu'il serait suffisamment impressionné d'être tombé sur des ninjas.

Ivre. Cet homme pensait réellement que j'étais ivre. Il n'avait pas du rencontrer beaucoup d'homme ivre dans sa vie pour penser que je l'étais. Néanmoins, je devais bien reconnaître que mon comportement était suspect. Sonner chez les gens après le couché du soleil étant chose peu courante.



Cependant, alors que je lui parlais, l'homme commença à réaliser des signes. Encore un ninja ? Décidément, je n'avais vraiment aucune chance avec les Chikara. Deux balades sans mes armes et sans costume. Deux rencontres avec des membres du clan Chikara. Deux Chikara qui cherchent à se battre. Décidément, ce clan était bel et bien un clan belliqueux.



Provoquant. Piquant. Cette réplique n'était guère le fruit du hasard. Je ne supportais guère les ninjas se servant de leurs capacités de combat pour contraindre les autres, pour les mal mener. Notre devoir était de protéger les civils, non pas de les malmener. Du moins, c'était de cette manière que je considérais notre tâche.



Je ne me débattais guère. Cet homme ne me voulait, à priori, guère de mal. Et, sans mes armes, je n'étais guère plus utile qu'un gamin pouvant lancer des cailloux.

Foggy se laissait donc attraper. Il essayait de se défendre quelque peu par le biai de la parole, mais sans plus. L'étranger semblait vouloir provoquer Len avec des propos insultant sur les Chikara, mais notre homme ne répondait pas. Il se contentait d'écouter. Il était d'un tempéramment plutôt calme par nature, et il en fallait un peu plus pour déclencher sa fureur. Cependant, Len avait la légère impression que Foggy essayait de le conduire à se battre. Il essayait de le rendre violent. Mais pour quelle raison ? Serait-ce afin de pouvoir accuser une fois de plus un Chikara d'un crime ? Décidément, l'attitude de cet inconnu était mot après mot plus suspecte. Len dédramatisait la situation en se disant que les malheurs qu'accumulait son clan depuis ces derniers temps le rendait de plus en plus paranoïaque. Il fallait qu'il arrête de voir le mal partout. Cependant, il serait plus soulager de savoir que cet homme était bel et bien un Konohajin et il se disait qu'une petite leçon de bonne conduite ne lui ferait aucun mal. Afin de s'assurer de son identité, il décidait de se rendre tout d'abord au poste de police. Il entrait et trouvait Taram qui ramassait ses affaires, prête à partir.



Taram allait forcément se demander « pourquoi cette mise en scène » avec les deux clones de terre en train de tenir cette tiers personne. Alors Len se sentait obligé de donner quelques détails supplémentaires :

Je trouvais Len un peu brusque. Ce civil avait l'air totalement innoffensif, il n'avait pas besoin d'être ainsi immobilisé... Je lui annonçais donc gentiment pour ne pas le contrarier :



J'adressais alors un petit sourire au fameux suspect. Je proposais alors aux deux hommes de venir s'installer sur une chaise et puis je fouillais le registre et finissais par dénicher la seule fiche au nom de "Kitto Foggy". J'étais dans un premier temps satisfaite de constater que l'homme n'avait pas menti sur son identité et puis en observant la date de naissance, je devais bien me rendre à l'évidence qu'il y avait anguille sous roche. Le garçon en question devrait avoir une dizaine d'années et c'était un adulte que je trouvais en face de moi. Il fallait croire que Len avait du flaire et qu'il y avait effectivement quelque chose de louche avec ce monsieur. Je reposais la fiche sur mon bureau et regardais Foggy dans les yeux tout en croisant les bras. J'affirmais alors :

Ce fut sous bonne garde que l'homme m'amena au Poste de Police de Konoha. Je n'avais pas osé bouger d'un cil durant notre balade -qui dura quand même plus de quinze minutes- afin qu'il ne comprenne pas que j'étais que peu impressionné par ces créatures de terre. Par ailleurs, afin de palier à tout risque, j'avais cacher mon chakra. Ainsi que ce soit d'apparence ou non, je pouvais passer pour un civil. Un civil bizarre, mais un civil. Et puis de toute façon, je suis bizarre.

Ce fut lorsque j'aperçut les Porte du Village que je compris pourquoi notre trajet avait été si long. Cet homme, cet imbécile même, m'avait conduit au Poste de Police Principal au lieu de m'amener dans l'un des Poste annexe -et surtout celui situé près des Quartiers Claniques. Néanmoins, toujours afin de caché mon identité, je ne dis mot en entrant dans le poste. Et j'attendis patiemment qu'on daigne s'occuper de moi, tandis que mon geôlier était "interrogé".

Kitto. Je ne lui avais jamais donné ce nom de famille. Je ne lui avais jamais parlé de ce clan comme étant la mien. A quoi cet homme pouvait-il bien penser en disant cela. N'était-ce pas là une forme de discrimination. Peut-être. Néanmoins, et si celui-ci était doué d'intelligence, il avait du supposer que j'étais Kitto. N'étant ni Chikara ni roux, je ne pouvais être que Kitto. Cependant, je ne comptais pas révéler mon identité. Surtout pas à une rousse et à un Chikara. Mon identité et mon visage ne devait jamais être mis en relation. Sauf de mon propre fait.

Alors lorsque mon tour de prendre la parole arriva, je mis quelques point au clair:

L'étranger détournait soigneusement la question, il me donnait une impression bizarre. Il n'avait pas l'air décidé à coopérer. Il avait l'air de se jouer de la situation. Il avait opté pour un rôle d'homme bête et simplet, mais j'étais maintenant certaine qu'il se jouait juste de nous. Je tapais des poings sur la table.



J'espérais qu'il allait répondre cette fois-ci... Qui sait, peut-être était-il un parfait étranger venu accomplir un travail pour quelqu'un. Ou un déserteur venu se venger ? De Takeo ?

Un poing lourdement posé sur la table. Un air mauvais. Un ton rageur. Un nouveau rapport de force. Décidément, nombres de mes confrères ninjas aimaient se servir de leurs forces -ou de leur réputation- afin d'obtenir ce qu'il souhaitait. Après Takeo qui avait souhaité résoudre notre conflit par les poings et Len qui m'avait solidement enchaîné à lui via ses clones voila cette femme aux cheveux roux semblait user de sa position pour essayer de m'intimider. Je commençais à plaindre les civils de ce village. Était-il tous traité de la sorte ? Était-il tous malmené comme je l'étais actuellement ?



J'eus envie d'en dire plus. Bien plus. Mais je n'en fit rien. Néanmoins, je répondis à la jeune femme.