attori Hidemi essuya la lame de son sabre, l’expression aussi tranchante que l’arme qu’elle tenait entre ses doigts, encore tendus sous l’adrénaline du combat. Autour d'elle, les restes des goules n'étaient plus que des amas informes, dissipés dans la poussière au fil des premiers rayons du soleil. Le Kenketsu, ou ce qu'il en restait, se tordait au sol, les traits crispés par la douleur, mais un ricanement s’échappait encore de ses lèvres fendues.
Elle plongea son regard d’un noir profond dans ses yeux rougeâtres, cherchant une réponse, un signe de raison derrière sa folie.
« Vous êtes nombreux. Si c'est une guerre, elle est ridicule. »
Ses deux camarades se tenaient en retrait, silencieux, prenant leur souffle après ce court mais brutal affrontement. Hidemi, elle, ne comprenait pas l’obstination de ces créatures à envahir les terres de Kumo. Semaine après semaine, les Kenketsu envoyaient leurs sbires, les envoyant mourir, éclatant comme des bulles de sang sous la puissance des guerriers du clan.
« Les rumeurs se résument donc à cette vaine obstination ? Des ordres, des sacrifices inutiles… Ce n’est pas une guerre. C’est un défilé de chairs à canon. »
Mais le vampire rit de plus belle, l'éclat sinistre de ses dents jauni par l'aube, une lueur de défi brillant encore dans ses prunelles. Sans une once de pitié, elle plaça son talon sur son crâne, exerçant une pression lente et implacable. Le ricanement devint une plainte, puis un craquement sourd. Le talon droit de l'intendante venaient de parler pour elle.
Le silence retomba, entrecoupé seulement par le chant des oiseaux s’éveillant au matin. Elle rangea son sabre, le serpent d’acier enfin apaisé. Elle redressa alors ses lunettes sur son nez fin.
« Nous en finirons avec eux. Un par un, ou tous à la fois. Peu m’importe. »
D’un signe de tête, elle invita ses compères à quitter ce champ de bataille temporaire, le regard dirigé vers l’horizon où s’annonçaient les prémices de la prochaine confrontation.