Il s’approchait. Tu sentais ton cœur bondir dans ta poitrine. Il n’avait répondu à aucune de tes questions, et c’était simplement contenter de pencher la tête, avant de s’approcher avidement de ton cou. Ton cœur battait, fort. Tu avais peur, mais tu avais aussi cette petite curiosité malsaine qui avais hâte de découvrir la suite. Est-ce que la sensation d’une morsure vampirique était moins douloureuse qu’une morsure humaine ? Est-ce qu’il sécrétait une sorte d’anesthésiant local pour endormir l’endroit où ils allaient mordre ? Tu allais découvrir tout cela.
Tu respirais rapidement, et tu fermas les yeux. Tu sentais son souffle sur ta gorge, si bien que cela donnait un air un peu érotique à cette scène, déjà loin d’être anodine. Caché dans les buissons, on aurait pu croire que vous n’étiez que deux adolescents découvrant le corps de l’un et de l’autre, et se cachant pour ne pas montrer leur différence. Et pourtant, cela était loin d’être la vérité. Les apparences étaient trompeuses.
Mais il recula, avant d’éclater de rire. Tu le regardais, d’un air perdu. Pourquoi ne l’avait-il pas fait ? Pourquoi avait-il agi comme ça ? Tu trouvas vite la réponse. Tu t’étais fait avoir par une blague du singe, encore une fois.
Donc une morsure était douloureuse. Et il te fit un compliment sur le probable goût de ton sang… On avait pu te complimenter sur ton joli minois plusieurs fois, ou sur tes dons en médecines, mais alors sur le goût de ton sang… C’était une première ! Si on t’avait dit ça, il y a déjà quelques jours, tu ne l’aurais pas cru.
« Merci… Je suppose que c’est… Un compliment… Donc… Merci. »
Tu étais perplexe. Est-ce que c’était une qualité que d’avoir un bon goût chez les vampires ? Un atour comme être mignon ? Intelligent ? Tu l’ignorais. Par contre, lorsque les compliments se firent un peu plus insistant, tu devins rouge de honte, surtout lorsqu’il te proposa de te mordre, si cela était ton souhait.
« No… Non !! Ça va aller ! La… La lame, c’est une bonne idée. »
Tu détournas le regard, avant de te rhabiller négligemment. Cela ne te ressemblait pas, mais tu devais avouer que cette situation t’était un peu… Gênante. Tu revins très rapidement à ton sérieux.
« Oui, je vais faire ça. »
Puis, tu sortis un peu de matériel, afin de déposer un peu de sang dans une fiole, que tu confias à Kitai.
« Tu me diras ce que tu en penses. J’y tiens. »
Après un petit pansement, et du rangement, tu te levas avant de prendre la route.
« J’y vais en premier. J’irais à une auberge dans des quartiers pauvres, ou malfamé. Je t’y attendrais là-bas. Oubli pas de te donner un faux nom. Et donne-moi les objets qui te seront trop sensibles si mis ensemble, on va partager. »
Puis tu te mis en route. Tu te faufilas entre deux groupes qui tentaient d’entrer en ville, et n’eût aucun problème pour passer la porte. Tu te présentais sous le nom de Itoka Kaisen, collectionneur d’arme. Un énième nom. Une énième identité. Personne ne pouvait vraiment savoir qui tu étais, de toute manière. Mais cela suffit à te laisser entrer dans la ville.
Après quelques renseignements, tu te dirigeas à la frontière des bas quartiers, attendant Kitai. Là, commencerait votre enquête pour retrouver Gaikotsu Masaru, ou du moins, ces labos.