Sayan avait rangé son arme. Mais bientôt, le regret commença à le ronger. Une vieille femme des plus hautaines fit son apparition, dénigrant le Chikara comme rarement il avait pu l'être. Son envie de dégainer à nouveau son Kunai le démangea, mais il se contenta d'écouter la femme parler avant de lui rétorquer d'un ton froid :
« Cet homme, comme vous le dîtes si bien, est présent pour rappeler à tout le monde une chose essentielle. Konoha est gouverné par deux clans. Une alliance avec le chef du clan Uzumaki signifie une alliance avec le village, que vous le vouliez ou non. Je ne crois pas savoir que les Uzumaki soient prêts à faire passer leur propres intérêts avec ceux de Konoha. Quoique, l'on peut s'attendre à tout de leur part. »
Ces dernières paroles furent prononcées avec une pointe d'ironie. Sayan fixait désormais Kazami, d'un regard froid et pénétrant. Ces paroles-là, elles lui étaient dédiées.
La femme elle, continua de parler, et répondant à son caractère impulsif, Sayan ne put s'empêcher de lui adresser d'ultimes paroles que certains considèreraient sans doute comme de véritables menaces.
« Vous avez sans doute raison. Le sang coulera bientôt à Konoha. En tout cas si vous refoulez nos terres, je vous promets que cela arrivera. »
Il continuait de fixer Kazami, n'adressant pas même un seul petit regard à la vieille femme. Il hésita quelques temps à lui lâcher un " vieille folle ", mais il était inutile d'en arriver là. Il avait suffisamment dépassé les bornes, mais qu'importe. Qu'allait-on lui faire ? Le tuer ? La vie lui semblait de toute manière bien terne depuis la mort de Nakatsu.
Puis, ce fut au tour de Shinji de reprocher à Sayan son comportement plus qu'agressif. Le Chikara cessa alors de fixer l'Uzumaki et jeta son dévolu sur l'homme qui venait de lui lancer des paroles qu'il avait à peine pris le temps d'écouter. Tant et si bien qu'il ne su quoi répondre. Mais il finit par le faire.
Clair, net, précis. Sayan n'était pas là pour dialoguer avec le Kitto.
Puis enfin, le bouquet final. Le moment qu'il attendait attendait. Uzumaki Gekido intervenait dans la scène. La tension n'avait jamais été si intense, si palpable. Sayan fixa Gekido d'un regard noir. À sa vue, il fut pris d'une irrésistible envie de se jeter à son cou. Mais il fut devancé par les énièmes reproches que l'on lui fit.
Il fut à deux doigts d'éclater de rire lorsque Gekido prit la parole à son encontre. C'était drôle, très drôle, trop drôle. Pourtant, il se retint. Non pas par respect, mais simplement car le moment de rire n'était pas venu. Toutefois, les mêmes pensées tournaient en boucle dans sa tête : En fait, tout ce que me demande cet enfoiré, c'est de fermer les yeux ainsi que la gueule.
Gekido en vint ensuite à lui demander qui il l'était, quelle était sa légitimité pour venir foutre tout ce bordel. Sayan n'attendait que ça, lui dire qui il était.
« Je suis Sayan. Et je suis un Chikara. Un fier Chikara. Et j'aurais préféré que notre clan soit consulté avant que vous ne décidiez d'exécuter Nakatsu. Puis, dès lors que je vous recherche pour entretenir une discussion avec vous, je vous retrouve avec des Kumojins qui me parlent d'une foutue alliance... »
Sayan serra les poings. Il était emporté par une haine comme rarement il en avait connu...
« Je ne suis qu'un Chûnin. Je ne suis pas quelqu'un d'important au village, je comprends que des choses soient gardées secrètes et je peux piger que j'ai pour devoir d'obéir sans broncher. Mais je ne comprends pas que vous preniez autant de décision en l'absence d'un Yasuo Chikara dont je suis sans nouvelle d'ailleurs, peut-être que vous savez quelque chose vous non ? Ce serait bien votre genre. Konoha ne doit-il pas être gouverné par deux clans ? Ceci pour garantir une équité sans faille ? Expliquez-moi, je vous écoute Uzumaki Gekido ! »
Sayan ne considérait plus l'homme qui lui faisait face comme son supérieur. Non, ils étaient deux hommes qui exposaient leurs sentiments l'un à l'autre et il se tenait de manière à lui faire comprendre qu'en aucun cas, la vue d'un Hokage ne l'intimidait.