Elle ne voyait que si peu de Konoha et aimait déjà tant ce qu'elle y avait trouvé que l'avertissement de Masashi fit écho dans son esprit. Elle sourit à ce souvenir. C'était stupide de croire que la trahison d'un serment et d'une naissance pouvait se briser sur les autels du plaisir et du confort. Elle effaça cette pensé d'un battement de cils, s'en retournant à l'instant présent avec Shinji. Si tout les konohajins étaient comme lui, alors effectivement, Kumo avait quelque chose à envier au village des feuilles.
Il était... Simple. Il avait évolué quelque peu depuis qu'il était arrivé en grande pompe au cœur du convoi qui menait les diplomates Miwaku à être reçus par le Hokage et son bras droit. Les frontières qui auraient pu s'avérer imprenables et inébranlables des origines, aussi bien clanique que des coutumes de leurs villages respectifs, n'avait retenues en rien sa gentillesse et sa bienveillance de passer outre. Bien entendu, il y'avait des non-dits, elle ignorait toujours à quel clan il était affilié, mais est ce que cela revêtait de la moindre importance finalement ?
Shinji n'était pas stupide, ni n'avait l'air naïf ou ingénu. Pourtant, sa question au sujet de l'amitié était d'une telle légèreté qu'elle manqua d'éclater de rire. C'était pour elle un sentiment précieux. Elle n'avait qu'une seule véritable amie à date, malgré son amour pour son village. Elle représentait tout son univers ou presque, le reste étant monopolisé par ses parents. Misao connaissait Shizuka depuis toujours : depuis toute petite, elle avait été la lune gravitant autour de l'astre merveilleux qu'était la femme et sœur de Masashi.
Qu'il lui propose ainsi ce genre de sentiment, aussi facilement pouvait signifier deux choses : Soit il était simplet et ne mesurait pas la porté de ses propos, soit il était pourvu d'un cœur immense. Tout en le dévisageant, cherchant derrière ses prunelles sombres et intrigantes ce qu'il pouvait s'y cacher, elle se prit à sourire. Il y'avait trop de lumière derrière ces iris pour qu'ils puissent appartenir à un demeuré, c'était probablement la seconde solution qui prévalait.
« Tu me plais bien, Shinji des feuilles. Je serais honorée de te compter parmi... Mes amis. »
La pause était lourde de signification. C'était probablement la première fois qu'elle accordait ce terme au pluriel. Mais elle n'en était pas triste le moins du monde, au contraire même. Ce qui était rare était d'autant plus inestimable. Toute à ses pensés, il poursuivit de son côté, faisant passer le sujet sur une autre voie. C'était agréable, elle ne savait pas combien de temps s'était déjà passé, sa notion lui échappant, ce qui était bon signe lorsque l'on est en compagnie.
Elle attarda son regard sur son environnement comme elle n'avait quasiment pas cessé de le faire depuis le début. L'endroit était singulier et merveilleux à la fois. Elle se sentait légère et pleine d'une énergie tout à fait différente de celle qu'elle connaissait à Kumo. La préférait-elle ? Non. Elles étaient toute les deux magnifiques. Mais elle était une Hattori, son sang était celui des pressions montagnardes et de la faible teneur en oxygène que l'on pouvait constater au plus haut des pics des terres de son enfance.
Elle perdit ses pupilles cerclées d'or entre la frondaison de deux arbres immenses se mêlants entre eux pour masquer le Soleil sans vraiment y parvenir. Un sourire contemplatif trônant sur son visage.
« Déstabilisant ? Oh non, Shinji, il ne doit pas y avoir de mot plus éloigné que ce terme pour décrire ce que je ressent ici. C'est tout le contraire même. La douceur des lieux est véritablement parfaite pour un village comme le tiens. Qui irait penser que des guerriers se cachent dans un domaine aussi rêveur et confortable ? Cet endroit est vraiment magnifique.
Kumo est situé dans un environnement hostile, même si sa splendeur existe, elle tiens plus de l'intimidation que de la chaleur de tes terres. C'est tout à fait ce que tu dis : Contraire. Mais pas mutuellement exclusif. J'aime de tout cœur mon village et je trouverais parfaitement normal que tu aimes le tiens à pareille hauteur. Ici tout est... Si différent. »
Elle posa sa tête sur le support de ses deux mains jointes, rêveuse tout en espérant que cela dure le plus longtemps possible.