Deux membres d'un même village et un autre

Sans même que je ne m'en rende compte, nous courrions depuis à peu près deux heures. Bakura nous arrêta à proximité d'une fontaine pour que l'on puisse se désaltéré, chose qu'elle fit presque immédiatement. Pendant ce temps, Sugishi, lui, s'écroula à terre, indiquant qu'il devait se reposer cinq minutes. Je me désaltérai pendant tout ce temps à la fontaine. Je n'étais pas particulièrement fatigué, mais j'avais perdu beaucoup d'eau. Pendant ce temps la jeune chasseuse de vampire disait à Sugishi que l'on apprenais de ses erreurs et qu'un jour il courrai facilement avec un corps correspondant. Elle lui dit d'une voix douce qu'il avait une grande force mentale. Je me redressais de la fontaine et lâchai un sourire. Ça sentait le début d'une romance entre une belle et un clochard. Plus précisément entre l'altruiste et le solitaire. Sugishi nous informa qu'il ne voulait pas décevoir Bakura et se releva.

Pour ma part, j'étais déjà attelé à la construction de mon épouvantail. Il ne ressemblait pas à grand-chose, mais je lui avais donné une morphologie humaine, pour s'entraîner au lancer plus convenablement. Je regardais mes deux équipiers. On allait être meilleurs chasseurs de vampires. J'en étais à présent persuadé.

        Je souriais à la remarque de Sugushi, mais sans répondre. Il était tant de se remettre au travail. J'avais fini ma cible, Sai aussi et puis Sugushi était lui aussi en train de s'y mettre. (Je considère que... ^^) J'allais me rafraichir à nouveau à la fontaine, en attendant le signal de Sugushi. Lorsque celui-ci fut donné, je traçais une ligne au sol à une dizaine de mètres des cibles.



        Les instructions pour l'exercice étaient plutôt simples à comprendre...



        Je voulais montrer l'exemple et envoyais mes dix kunais. Ils touchèrent tous à peu près le milieu de la cible sauf un qui se plantait dans le milieu du bras de l'épouvantail. Je regardais ensuite les tirs des autres.

Péniblement, Sugishi se releva complètement. Ce ne fut qu'une fois debout sur ses deux jambes qu'il compris véritablement son erreur. Il avait trop forcé et ses muscles lui criaient à quel point son erreur avait été monumental. S’efforçant de marcher vers la botte de paille, l'homme aux cheveux décoloré sentait ses jambes trembler sous son propre poids. Alors, une fois qu'il fut enfin arrivé, il s'assit près de ce qui allait servir à créer son épouvantail et se mit assidûment à la tâche.

Sa botte de paille ayant enfin forme humaine, il alla positionner sa cible à côté de celle de ses compagnons. Puis, suivant l'exemple de Bakura -et faisait fit de son mal de jambe- l'Uzumaki commença à lancer les Kunaïs. Evidemment, lui qui n'en n'avait jamais lancé de sa vie fut fort surpris lorsque son premier arriva au centre de sa cible. Mais ce n'était là que la chance du débutant. Sur ses autres lancé, deux seulement touchèrent la cible. Une fois à la tête et une fois à "l'entre-jambe". Evidemment, à chaque fois, Sugishi avait visé le centre de sa cible: "le ventre". Ses autres Kunais étaient arrivé autour de sa cible. Un Kunaï c'était même logé dans la cible de Bakura.

        Je lui souriais et allais ramasser mes kunais et les siens. Je les lui ramenais et lui lançais :



        Et je lui montrais comment tenir et comment lancer le kunai. Et puis je lui donnais une ultime règle :



        Je lui lançais un nouveau sourire et continuais : Je suis sûre que tu vas réussir ! Te décourages pas !

D'un mouvement rageur, Sugishi me mit à frapper l'air. Comme si ce qu'il respirait depuis sa naissance était responsable de son échec. Et, bien qu'il savait que personne hormis lui même était responsable de cet échec, il fut pris d'un envie irrépressible de crier le nom de son premier maître. Celui à cause de qui son destin avait basculé. Celui par qui tout avait débuté...

Mais, alors qu'alors que son cœur battait la chamade et sa bouche allait s'ouvrir pour évacuer toute cette pression accumulé, Bakura prit la parole. Elle était calme. Et, contrairement à la femme froide qui avait faillit le renvoyer dans ce monde de ténèbres et d'esclavage, elle essaya de l’apaiser. De l'aiguillé. De lui expliquer ce qu'il devait faire afin de ne plus être aussi mauvais. Comme une véritable senseï.

Écoutant avec attention la jeune femme, Sugishi s'empara des Kunaïs qu'était partie lui chercher la jeune femme et recommença à lancer ces armes de jet qui lui avait été confié. Cette fois, ce furent cinq Kunai qui arrivèrent sur la cible. Une progression notable mais insuffisante.

Récupérant ses Kunaï, il s'embarra également de sa cible et annonça:

        Je me relevais alors et me mettais en garde. Je lui montrais ainsi que j'étais sérieuse, que nous allions réellement nous battre.



        Elle lui fit un petit signe pour lui indiquer de se rapprocher.



        Il y aurait forcément des choses pour lesquels Sugushi aurait des facilités, il fallait simplement que je les trouve. Et pour ça, j'essayerai d'étudier les différentes facettes d'un ninja.

Devenir plus fort semblait réclamer des sacrifices. D'énorme sacrifice. Et même si Sugishi était près à s'entraîner d'avantage, quitte à moins dormir, il ne souhaitait pas non plus y laisser sa santé. Sa vie avant tout. Certain sacrifice ne valent pas le coup, pensa l'homme aux cheveux décoloré.



Sugishi se mit en garde face à Bakura après avoir, au préalable, enlevé ses chaussure. Pied nue sur le sol, il était à présent près à combattre. Ses jambes, meurtries, bougeais en rythme sur ce sol aride. Ses bras, montés seulement à hauteur d'épaule, servaient également de balancier à se rythme déjà établit. Son Art Taïjutsu, la Capoeira, allait enfin pouvoir être exprimé pour la premier fois face à un adversaire. Un véritable adversaire.

Sugishi commença alors son mouvement d'attaque par une simple attaque avec la jambe. Après avoir effectué un tour complet sur lui-même, et en servait du mouvement rotatif pour accentuer son coup, il leva sa jambe gauche jusqu'au niveau du torse de Bakura. Sa jambe dessina un arc de cercle horizontal -de gauche à droite- en partant d'une épaule pour aller vers l'autre. Pour un coup d'engagement, cela suffirait sans doute.

Je souriais. Il se mettait en garde à son tour. Je trouvais la position de ses bras un peu étrange et puis... Il commençait à danser ?! Mais à quoi jouait-il au juste ? Etait-ce une sorte de diversion ? Il s'avançait vers moi, toujours sur le rythme de cette mélodie que seul lui entendait et effectuait une jolie retournée. Le geste était bon, bien exécuté. Mais il manquait de force et était cruellement prévisible. J'attrapais son pied d'une main de fer lorsqu'il arrivait à hauteur de mon torse et le bloquais net. J'aggripais le bas de son mollet dans le même temps avec ma seconde main. Je tournais ensuite sa jambe dans le sens contraire de son articulation jusqu'à ce qu'il tombe.

Bloqué. Alors qu'il avait exécuté un bon mouvement de jambe, comme on le lui avait appris dans les geôles de son premier maître, il se retrouva coincé dans une position fort peu avantageuse. Bakura avait réussi à attraper, sans effort, sa jambe et entamait un mouvement pour essayer de le déséquilibré. Mouvement qui, malgré une tentative d’extraction de sa jambe, fonctionna. Il se retrouva ainsi à terre. Mais libre de tout mouvement. Alors, sans hésiter, il balança ses deux jambes afin d'effectué un balayage rotatif. Prenant appuya sur le sol avec ses mains, il souleva l'ensemble de son corps puis réalisa un balayage de gauche à droite au niveau de jambe de Bakura.

Puis, non sans rapidité et dextérité, il se remit debout, reprenant sa garde dansante. Il avait réellement envie de continuer cette affrontement.

Lorsque Sugushi s'écroulait parterre, je relâchais sa jambe afin qu'il puisse à nouveau combattre. Inutile de le torturer avec une clé de jambe ou autre chose, il ne s'agissait là que d'un combat d'entraînement. Aussitôt ses jambes retombées au sol, il ne se relevait pas mais profitait au contraire de sa position : il balançait à nouveau ses jambes dans ma direction pour essayer de me surprendre. Ça aurait pu marcher, mais notre différence de niveau semblait trop grande pour que je me laisse si facilement avoir... Mes gestes étaient plus rapides que les siens, plus sûres mais également plus solides malgré sa morphologie qui pouvait laisser croire à son avantage. Je faisais un petit saut pour esquiver ses jambes, et à peine mes pieds retombaient-ils sur le sol que j'effectuais un petit bon en arrière. A moins qu'il ne se mette à ramper au sol, il devrait maintenant se redresser pour m'attaquer.



Lui dis-je amusée. J'essayais de le provoquer un peu afin de tester ses réactions. Serait-il déstabilisé ? Ou bien s'appliquerait-il plus ? Y mettrait-il plus d'enjeux ? De hargne ? Chercherait-il d'autres subterfuges pour me surprendre ?

Ce fut par un saut que la jeune femme aux cheveux argentés esquiva le mouvement de Sugishi. Celui-ci avait beau avoir essayé de la surprendre, elle ne c'était guère laissé faire et avait agit aussi rapidement qu'un éclair. Décidément, n'y avait-il dont aucun domaine dans lequel l'ancien Konohajin pouvait la vaincre, la mettre au pied du mur et lui imposer sa volonté. Si. Un. Mais celui-ci ne semblait pas être au programme de l'entrainement de la jeune femme. Bizarrement.

Debout, droit devant Bakura, l'homme aux cheveux décoloré se mit à lui sourire. Il avait envie de combattre. De progresser. Après tout, c'était dans cette discipline -le TaiJutsu- que Sugishi souhaitait faire ses preuves. Souhaitait s'améliorer.



Cependant, alors qu'il disait cela, Sugishi sentit ses jambes faiblir. Pire encore, sans comprendre pourquoi ni comment, il se retrouva genoux au sol face à Bakura. Peut-être avait-il trop forcé sur ses muscles déjà fortement endolori par la course. Peut-être avait-il reçut un coup sans s'en apercevoir .. Si c'était cela, la jeune femme était décidément très forte.

Sugushi avait faiblit d'un coup et se retrouvait à genoux au sol. Etait-il épuisé à ce point ? Ou bien était-ce une simple ruse ? Je n'allais pas prendre le risque de m'approcher. J'étais trop méfiante par nature. Je restais donc à quelques mètres de lui et disais simplement :



J'espérais qu'il n'y avait rien de grave.. Je ne l'avais pas frappé mais peut-être que la fatigue de la course pesait sur lui. Il allait falloir qu'il apprenne à devenir plus fort. Je savais que j'étais là pour ça, mais je m'inquiétais du temps que ça pourrait prendre... Pendant ce temps, les vampires gambadaient librement dans la nature.