Trouvailles et retrouvailles

        Les différents protagonistes semblaient s'observer comme si un loup se cachait dans la bergerie. Cela pourrait être le cas, les Kirijins étaient cependant là en paix. En observant le Uzumaki, Nowaki repensa brièvement au sort de Yasuo. Il était bien trop tard pour s'en soucier, ce secret devait continuer à entre un. Il était difficile d'estimer le village de chaque personne présente, les bandeaux étaient cachés. Cela pouvait vouloir dire bien des choses... Mission d'infiltration, désertion... Le Kaguya préférait garder en tête qu'il était en plein territoire hostile. Bakura ne tarda pas à revenir, elle était accompagnée du médecin de Kiri. Le petit fils de Mishi reprit :



        Le ton était donné, cette conversation allait sûrement être amicale. Nowaki n'était pas là pour se battre. Il ne s'était pas suffisamment entraîné dernièrement. Un bruit sembla perturber la scène, une chute et une petite plainte. Le Kaguya se retourna et fut en capacité de voir une femme brune en incapacité de se mouvoir. Elle semblait aveugle, elle plaçait ses mains en avant pour tenter de sentir les obstacles.



        Se servir des plus faibles pour faire fondre la plus forte. Nowaki ne pouvait perdre cette chance de tout régler. Il observa un cadavre plus ou moins proche de l'aveugle.



        Elle devait manquer de Chakra, elle était blessée et le lieu était propice au combat. Sans Etsu, il aurait été imaginable de lui tendre un piège.

J'arrivais près du petit groupe lorsque Nowaki s'adressait à moi de manière très solennel. J'étais visiblement devenue une étrangère pour certains Kirijins. Que penser ? Je prenais un ton neutre, sans animosité :



Et puis je posais mes yeux sur Hinae.



Je m'agenouillais près d'elle.



J'étais vraiment très préoccupée par le sort d'Hinae. Je savais qu'en tant que vampire, elle n'allait pas mourir pour si peu. Mais je n'arrivais pas à comprendre comment tout ceci était arrivé. Je n'avais sentie personne s'attaquer à Hinae, s'était-elle infligée cela volontairement ? Mais dans quel but ? Tout ça semblait tellement insensé. J'attrapais sa main droite entre mes paumes.



L'émotion m'apportait quelques difficultés pour parler. De plus, je n'avais pas écouté Nowaki jusqu'au bout, j'étais trop bouleversée de découvrir Hinae dans cet état.

        Souriant bêtement malgré la douleur, Hinae ne comprenait pas réellement les plaintes de Bakura. N'était-elle pas la raison de ce changement ? N'était pas celle faisant que la Chikara ne devait pas voir le monde ?



        Tâtant le sol, Hinae se sentait bien ridicule. L'humidité semblait faire qu'elle se retrouvait dans une situation inconfortable, elle était couverte de boue.



        Elle souriait, elle ne voyait plus son amie, mais était capable de l'imaginer. Un médecin vient rejoindre la position pour tenter de sauver les yeux de la femme. Cela ne changerait rien. Elle n'userait plus de sa vue, qu'importe ce qu'il se passera.

Etonnement, je me sentais tout de même obligée de me justifier :



Je lançais alors un regard quelque peu plaintif à Etsu :



Je n'étais pas vraiment sûre qu'il puisse faire quelque chose pour elle, mais il devait essayer ! En y mettant un peu plus d'enthousiasme je demandais :



Et puis soudainement, je me sentais un peu bête... Je commençais à regretter ce que je venais de dire.

        Sans réellement écouter les plaintes de Bakura, Hinae acquiesçait, elle ne voyait plus l'utilité d'en discuter. Le monde n'était dorénavant qu'un ensemble manquant de couleur. Elle criait de l'intérieur, mais elle cachait sa douleur d'un visage enjoué. Le médecin ne tarda pas à faire irruption afin d'améliorer la situation. Son réellement y faire attention, la Chikara continuait le plus calmement possible :



        Son visage se crispa une douleur semblait la gêner.



        Hinae semblait comme apaisée par la situation. La douleur n'était plus qu'un vulgaire détail.



        Un sourire vint de nouveau adoucir les traits de la femme :

Etsu était réellement surpris et perplexe face à cette situation. Bakura semblait prise d'affection pour cette femme qui était pourtant un vampire... Décidément, son élève avait bien changé. Ou bien était-elle différente de ceux de son clan ? Ça pourrait même être la raison de sa fuite ? Il avait hâte d'entendre Bakura raconter son histoire.

Il s'exécuta et s'installa près d'Hinae. Il composa une série de mudras :



Le scientifique posait alors ses paumes au-dessus des yeux de la brune. Il demanda d'un ton amical :

Hinae possédait toujours cette naïveté que j'avais perçu chez elle dès nos premiers échanges et qui m'avait mise en confiance. Elle ne semblait pas si différente de celle que j'avais connu. Et pourtant... D'un moment à l'autre, elle pouvait être envahie du désir de mordre et devenir probablement incontrôlable. Il me faudrait sûrement un long moment avant de ne plus ressentir le besoin d'être aux aguets en sa présence. Mais le peu que je pouvais voir semblait tout de même encourageant et me rendais curieuse.

Une fois les essaies d'Etsu terminés, je tirais sur la main d'Hinae pour l'aider à se redresser. Le tempérament calme et insouciant de la brune avait la particularité de m'apaiser.

Le petit groupe prenait ensuite la direction d'une petite auberge du village d'Iwa.

        Les yeux de Hinae ne se rouvrirent plus. Pouvait-elle voir ? Elle se posait la question. Ce qui était certain, c'est qu'elle ne voulait plus voir. Le regard vide, elle semblait suivre en s'aidant de la main de Bakura.



        En disant cela, elle se souvint des nombreuses discussions avec Hatsuharu quant aux origines de sa camarade. Il semblait en savoir énormément sur le monde avoisinant.

        Suite à quelques minutes, les protagonistes débarquèrent dans une auberge. Hinae fut conduite à une chambre, elle manquait d'un peu de repos, dormir, même si ce n'est qu'une heure, lui semblait important. Elle profita pour glisser deux mots à Bakura :



        Sous peu, la responsable de l'auberge allait débarquer pour aider Hinae à se changer. Elle la connaissait depuis déjà trois bonnes années, cela ne semblait que l'attrister. Suite à ça, la femme irait simplement dormir pour tenter de penser à autre chose...

Attendant calmement sur une table, Nowaki ne ressentait nullement la fin, il s'était ainsi commandé un rafraîchissant composé de fruits du pays. Le Kaguya aimait découvrir, c'était un plaisir que de connaître une culture différente de la sienne. Ainsi, il prenait son pied en dégustant ce met nouveau. Quand Bakura revint, il prit la parole :



Il se stoppa et se rappela involontairement que Bakura était une femme. Depuis sa rencontre avec Kioko, les yeux du Kaguya étaient... baladeurs, il se reprit. Faible poitrine oblige.



Cela voulait implicitement dire qu'il souhaitait se révolter, il ne pouvait cependant le dire ainsi dans une auberge de ce genre.

Sani s'était contentée de suivre le feu de l'action du début de la mission jusqu'au moment où le groupe avait fini par rejoindre l'auberge. Elle n'avait rencontré beaucoup de personnes durant sa creuse existence, et pourtant... Aujourd'hui, elle semblait comme fascinée par le lien profond qui s'exprimait entre la désignée cible Gaikotsu Bakura, et la vampire qu'il l'accompagnait, désormais privée de la vision pour le reste de son existence. Les deux femmes échangeaient une multitude de sentiments extrêmement denses, en extrêmement peu de mots. Les visages l'intriguèrent... C'était donc elle ? Bakura... Un nom dont elle avait souvent entendu parler par le passé, un nom plaidant nombre de sentiments différents au sein du village... Elle avait déserté Kiri, et aujourd'hui, elle était là. Incluse dans le groupe, bien plus que ne l'était Sani.

Nowaki engagea sur un ton très solennel la discussion, sans tergiverser sur la finalité de celle-ci, il entra dans le vif du sujet sans perdre d'avantage de temps. Bakura semblait épuisée, son teint était marquée... Par quelle difficulté avait-elle pu passer pour en arriver là ? La beauté de son visage n'avait d'égal dans les figures qu'avait pu rencontré la jeune Sani. Elles n'avait que deux années de plus que la Kaguya... Un océan les séparait pourtant. Les événements lugubres de la journée avaient définitivement coupés l'appétit de la jeune Sani, elle avait eu peur. Il lui fallait sortir de l'ombre, ne serait-ce qu'un peu. Jusqu'alors effacée, elle attendit la fin de la phrase de Nowaki pour s'avancer d'un pas, juste à distance raisonnable de la fugitive. Avant que celle-ci ne puisse donner une réponse à Nowaki, Sani s'exprima.



Sani s'arrêta là, donnant une impression inachevée. Effectivement, elle n'avait pas souhaité couper la conversation, simplement se présenter lui avait semblé être une excellente chose. Elle irait de nouveau parler à Bakura, du moins elle l'espérait. A ce moment précis, la Kaguya la fixait du regard sans en démordre, elle était devenue la source de tout son intérêt... Qu'avait-elle bien pu vivre durant tout ce temps de désertion ?

Après avoir saluer une dernière fois Hinae, je redescendais pour retrouver les autres autour d'une table. Je commandais une soupe miso et observais les différents protagonistes.



Hum... Oui... Certainement. Je n'étais qu'une bonne à rien avant de quitter Kiri. Ou presque. Les flatteries de Nowaki semblaient prévenir quelque chose de suspect. Kiri avait-il connu un événement fâcheux ? Ou bien Ichiro ? Je ne me sentais pas très à l'aise.



Et puis soudainement, une jeune femme timide qui n'avait pas encore oser prendre la parole jusqu'ici se présentait à moi. Je répondais simplement par politesse, avec un sourire.

        Le regard de Nowaki se ferma.



        Le Kaguya hésitait à placer les points sur les i. Il ne souhaitait pas craindre l’espionnât, mais il n'était sûr de rien.



        Nowaki semblait oublier sa timidité. Oui, elle n'était plus que secondaire. Il repensa à Ichiro.