Trouvailles et retrouvailles

        Nowaki regarda Bakura d'un air débité. Pressé de rentrer, il s'approcha pour lui tendre quelques pièces. Des économies. Suite à cela, il reprit :



        Sans réellement attendre les autres, le Kaguya se mit à marcher. La route allait être longue, mais ce n'était qu'une question de jours.



        C'est ainsi que les Kirijins reprirent la route vers le pays de l'eau...

Je jouais aux enfants, mais je savais qu'ils ne devaient pas rester traîner dans les parages. J'avais fait sans eux pendant si longtemps, j'allais forcément trouver une solution.



Je les regardais s'éloigner. Bon, c'était maintenant l'heure de nourrir Hinae. Pourvu que tout se passe comme prévu.... Je stressais un peu. Mais si on n'essayait rien, son état finirait par devenir critique. Elle pourrait s'attaquer à moi, ou même à n'importe qui..

        Hinae était proche de Bakura, mais ne comprenait pas grand chose. Elle lui tenait simplement la main, comme une enfant. Elle le savait, sans son amie, elle serait totalement seule et livrée à elle-même. Elle ne craignait rien, mais tout à la fois. Une femme fortement illogique. Alors que l'endroit commençait à sentir la chèvre. La Chikara oublia la faim quelques instants.



        Elle se calma et se dit que le cadeau venait de Bakura. Et puis, c'était aussi un peu celui d'un Kirijin. Elle retint la situation pour reprendre avec moins d'humour :



        Suite à ça, elle avala sa salive. Son instinct savait parfaitement ce qu'elle devait faire. Malgré tout, la timidité sembla l'empêcher d'attaquer la bête. D'une voix faible, elle reprit d'un air moins enjoué :

Mais tu sais, ce n'est pas si bête ce que tu disais tout à l'heure, peut-être qu'on se déplacerait plus facilement si on achetait un cheval ! Mais bon... Pour l'instant je n'ai pas les sous alors il va falloir que je bosse un peu ah ah !



J'observais alors Hinae du coin de l'oeil. Je n'avais aucune idée de la dangerosité des vampires. Quel pouvait être leur nombre ? Quelles étaient leurs ambitions ? Pourquoi me cherchaient-ils ?



Je rassemblais toutes les affaires que j'avais pu collecter. Et puis en voyant le sabre d'Hinae je m'étais dit que je devrais peut-être le rendre à sa propriétaire. Je le lui glissais dans les mains :



Je souriais. Je mettais mes affaires sur mon dos, tenais Hinae d'une main et la laisse de la biquette dans l'autre. On devrait s'en sortir. Je me mettais alors en marche et comme je l'avais précisée tantôt à Hinae je la laissais un petit moment seule pour qu'elle fasse ce qu'elle avait à faire. J'en profitais pour retourner près du corps du vampire mort. Je lui arrachais ses canines et les mettais dans ma poche. Je craquais une allumette et faisais flamber ses restes. Je retournais ensuite auprès d'Hinae.

La petite Sani était restée silencieuse tout au long du restant de la journée. Nowaki s'était éloigné avec la jeune Gaikotsu pour entamer des négociations qui visiblement n'avaient pas réellement abouties. La mission se soldait donc par un demi échec. Nowaki et Etsu n'avaient pas de véritable cohésion entre eux deux. Comment allaient-ils expliquer l'échec de la mission à Gochiro ? Il ne fallait pas utiliser la force pour convaincre Bakura de revenir à Kiri, mais les mots ne furent pas suffisant. Après une année de vadrouille en tant que Nukenin, il était tout à fait compréhensible pour cette jeune femme d'éprouver de la réticence, voire même des craintes.



La question était soudaine. La petite protégée du Mizukage se faisait discrète depuis un moment, et personne ne semblait s'en soucier. La pauvre Zanshi avait été envoyée injustement dans une mission où sa présence ne servait pas vraiment. Tout comme Sani... Pourquoi avait-elle été envoyée ? Il faudrait qu'elle s'entretienne avec Gochiro à son retour... Elle adressa une petite phrase à Bakura et à son amie.



Elle prit une dernière gorgée de thé puis rejoignit le groupe qui s'effaçait déjà au loin à l'horizon.

Il s'efforçait de parler avec beaucoup de bienveillance afin de ne pas rendre l'amie de son élève méfiante. Il la connaissait encore très peu mais espérait sincèrement qu'elle dise oui. Même si sa demande pouvait lui sembler plutôt bizarre sur le coup. Il attendait sa réponse et si elle acceptait, il effectuait des mudras et s'exécutait :



Il réaliserait alors le prélévement et lui demanderait son clan d'origine :



Dans tous les cas, il finirait par saluer tout le monde et suivre Nowaki sur la route du retour.

        Elle semblait peu maline, les yeux fermés et le poing en l'air. Hinae possédait un mal fou à s'habituer à son handicap.



        Elle tenta de faire les gros yeux pour se limiter à un haussement de sourcil bien ridicule.

Assis sur les marches du puit qui se trouvait non loin des portes de l'auberges, Sugishi avait guetté des éclaires qui n'étaient jamais arrivé. Cependant, bien que mouillé et frigorifié, il ne regrettait pas de c'être ainsi isolé du reste de la troupe. Par sa part, il n'aimait guère être entouré de trop d'inconnu à la fois. Il ne sentais pas en sécurité avec tout ces ninja venu d'un pays étranger à celui qui fut le sien auparavant. Et, même s'il n'était plus Konoha-jin, il lui était difficile de faire confiance à de -vrai- Kiri-jin. Par ailleurs, ainsi isolé du reste du groupe, il avait s'apercevoir que son absence n'inquiétait personne. Pour ce groupe, il ne comptait pas. Il n'était qu'un membre de plus. Une sorte de pion que l'on pouvait déplacer avec aisance.

Bientôt, le groupe qui était resté à l'extérieur quitta l'auberge. Sugishi reconnu -évidemment- Bakura ainsi que les autres Kiri-jin. Néanmoins, il s’aperçut qu'une femme, aux cheveux brun, se trouvait également avec le groupe. Il ne se souvenait pas l'avoir vu en bas, avec les autres Kiri-jin, mais son visage lui rappelait quelque chose. Il l'avait déjà vu auparavant. Était-ce à Konoha, à Iwa ou durant l'un de ses voyages ? Les idées confuses, il se rallia néanmoins au troupeau et se mit en marche avec eux.

Après quelques temps de marche, et après être parti acheté une chèvre dont l'utilisation futur me semblait plus que suspecte, le groupe de Kiri commença à s'écarter de celui de Bakura. Ils allaient rentrer chez eux et nous, allions continué notre route vers un endroit dont je ne souhaitait même pas connaître l'existence. Bientôt, ce serai à mon tour de quitter ce groupe. Je le sentais. Je n'y avais plus ma place. D'ailleurs, l'avais-je déjà eu ? Toujours dissimulé derrière ce masque que m'offrait ma maître des illusions, je n'avais jamais pu faire confiance à ces gens. Et peut-être ne le pourrais-je sans doute jamais. Un traumatisme ne s'efface pas aussi rapidement que l'on aimerait.

Tandis que les Kiri-jin s'éloignais -plus ou moins vite selon l'individu- Bakura s'arrêta et nous confia qu'elle souhaitait faire -plus ou moins- cavalier seul avec cette Hinae. Était-il temps pour moi de continuer ma route, seul, vers un objectif inconnu ou devais-je accompagné celle qui m'avait promis de devenir plus fort si je suivais ses entraînements ?



Suigishi regarda en direction de celle qui se nommait Hinae. Elle était en pleine discutions avec l'homme à la blouse blanche. Que ce racontait-il ?

** Mini Flash-Back **

Avant que je ne m'éloigne avec Hinae, Sugishi me posait une question au sujet d'Hinae. Je me retournais vers lui avec un sourire aux lèvres :



Je lui faisais un clin d'oeil. J'étais assez curieuse de savoir s'il comptait venir avec nous ou non. Pour Sai, j'imaginais que ce serait un oui. Après tout, Hinae s'était montrée protectrice avec lui. Et puis après c'était mon tour. Il n'avait pas vraiment d'autres accroches que nous. Pour Sugushi, c'était plus vague... Ça faisait déjà quelques mois que l'on se connaissait et que l'on s'entraînait ensemble. Mais il restait un garçon réservé aux intentions inconnues. Et puis il y avait toujours ce film de chakra autour de lui... Le chef des vampires avait parlé d'un Genjutsu, je pense qu'il parlait de ça... Et donc ça aurait permis de changé son apparence. Pas étonnant d'un côté, il avait menti sur son histoire de barrière protectrice... Mais je ne pouvais m'empêcher de me demander pour quelle sorte de raison il n'avait jamais abordé la vérité. N'avait-il toujours aucune confiance en nous ?



Mon air était bienveillant.

** Fin mini Flash-Back **

        Entre le départ de la Kirijin et sa retrouvaille avec Bakura, Hinae avait été face à un dilemme de taille. Devant vaincre sa crainte face au fait de s'abreuver d'une bête. Un être vivant. Bien qu'elle considérait cela bien moins cruel que de tuer un humain, elle gardait une rancune intérieure. Elle n'était pas mieux. Les humains non plus... Le monde était cruel, les vampires n'étaient qu'un clan procrée pour montrer la dureté de l'homme.

        Suite à dix bonnes minutes, elle s'y résigna lamentablement. Elle se limita pour garder la chèvre en vie. Cette faim semblait encore la ronger, mais elle ne voulait pas tuer. Au retour de Bakura, elle étala ainsi son dégoût envers le senseï de la Gaikotsu. Un homme sacrément pervers. Suite à cela, elle reparla de Hatsuharu, la chèvre se mit à beugler. Elle était décidément encore assez vivace.



        Hinae arrivait à sourire bêtement de la situation.

Hinae n'avait pas touché à la biquette. N'avait-elle pas si faim ? Ou préférait-elle se nourrir du sang de l'homme ? Cette seconde hypothèse poserait un problème. Comment changer les mentalités de son clan à ce moment-là ? Il faudrait trouver des alternatives, éviter à tout prix la contamination. Etsu était un bon scientifique, peut-être pouvait-il trouver une sorte de remède pour vaincre la soif de sang ? Je m'approchais d'elle et l'écoutais. Je me mettais à rire lorsqu'Hinae me parlait de mon sensei.



Je restais souriante ; J'avais hâte d'entendre sa réponse. Et puis arrivait un sujet plus sérieux.



Et puis une nouvelle blague arrivait. Hinae était souvent entre deux eaux.



Et si besoin, je m'éloignais.

Elle se mit à rire doucement. Finalement, elle s'arrêta quelques minutes après.



Elle se mit à marcher. Bien que faible, la chèvre était déjà sous la protection de son ancien vendeur. Elle avait une possibilité de survivre. Hinae ne se retourna pas... Quelques minutes plus tard, la chèvre mourut.