Située au nord-est du territoire impérial, la Préfecture de Bois-Serein, plus communément appelée Mokuzai, s'étend sur de vastes plaines fertiles entre les lisières d’anciennes forêts et des rivières tranquilles. Son nom actuel, attribué après l’intégration officielle à l’Empire, évoque la sérénité retrouvée de ces terres jadis marquées par la suspicion et la crainte.
Car Mokuzai fut, dans les deux années qui suivirent le Kakusei, placée sous une stricte quarantaine. Chaque village, chaque ferme isolée, chaque grenier fut fouillé méthodiquement par les gardes impériaux. L’objectif : traquer les derniers vestiges d’une époque trouble, faite de cultes du chakra, de pratiques interdites, et de survivants potentiellement impliqués dans les actes terroristes qui avaient déchiré l’Empire. À cette époque, le simple fait de posséder un objet ancien, une relique infusée de chakra, suffisait à faire disparaître une famille entière. Nombre de maisons furent vidées, purgées, les sols fouillés centimètre par centimètre. On dit que des caves entières furent scellées, et que certaines forêts, proches des bourgs, furent interdites d’accès durant toute une génération.
Aujourd’hui, cette page sombre est volontairement tenue à l’écart des récits officiels. Mokuzai est redevenue une région vivante et largement rurale, parcourue de chemins d’argile et de petits rails de trains qui serpentent discrètement les campagnes. On y trouve deux villes principales, centres névralgiques de la préfecture, où convergent les marchandises, les savoir-faire artisanaux et les quelques jeunes qui tentent, timidement, de moderniser l’image du territoire.
Mais la méfiance y est tenace. Une haine sourde persiste à l’encontre des anciens shinobi et de tout ce qui touche, de près ou de loin, au chakra. Nombreux sont les villageois qui, d’un ton dur, accusent les utilisateurs de cette énergie spirituelle d’avoir attiré la catastrophe sur leurs terres. On évoque notamment les incendies qui ont ravagé la Forêt Interdite de Hana, visible depuis les plaines, comme un symbole.